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17 avril 2013 3 17 /04 /avril /2013 16:15

Voilà 60 ans, le maréchal Staline passait l'arme à gauche

lun, 04/03/2013 - 20:42 | Par Antoine Perraud - Mediapart.fr

Le 6 mars 1953, la voix de bronze du speaker Iouri Lévitan, qui avait annoncé l'entrée (forcée) de l'Urss dans la guerre en juin 1941, retentissait à 6 heures du matin, précédée de l'hymne national, lui-même préfiguré par un interminable roulement de tambour : « Le cœur de Joseph Vissarionovitch Staline, compagnon d'armes de Lénine et génial continuateur de son œuvre, guide sagace et éducateur du Parti communiste et du peuple soviétique, a cessé de battre. » La mort remontait à la veille, l'agonie datait de plusieurs jours.

En 1992, William Karel, qui entamait une fructueuse carrière de documentariste, avait tourné, conseillé par le “kremlinologue” du Monde Michel Tatu, Les Deux Morts de Joseph Staline. Un film sépulcral sur les ultimes moments du tyran, évoqués par son ancien garde du corps, Alexeï Rybine, et bien d'autres témoins.

Lavrenti Beria (1899-1953)

On y apprenait comment Lavrenti Beria avait sciemment laissé sans soins le dictateur clamsant dans sa datcha. On découvrait comment Staline avait provoqué des victimes posthumes : quelque mille cinq cents personnes décédées en trois jours, dans des bousculades frénétiques, pour s'être ruées aux pieds du cadavre exposé. Le dirigeant communiste tchécoslovaque, Klement Gottwald, poussa la déférence jusqu'à succomber après l'enterrement de son maître. Le compositeur Serge Prokoviev, qui eut le mauvais goût de disparaître le même jour que son césar, restera officiellement vivant une semaine de plus, afin d'éviter tout télescopage de deuils !

Il y a soixante ans, la folie furieuse déraillait sans vergogne : plutôt rouges que censés, se persuadaient trop de progressistes sur terre. Il existequelques attardés, encore certains qu'être anti-stalinien demeure synonyme d'“ennemi du peuple”. Mais une vision perspicace s'impose désormais à propos de ces « mensonges et mirages », pour reprendre le sous-titre du Staline 1878-1953, que publie Jean-Jacques Marie (Autrement, 284 p., 21 €) et qui a servi de fil rouge pour la vidéo ci-dessus (ma préférence va au filmage de l'hommage consacré à Staline par Mao et les communistes chinois, que commente le parti frère polonais sur la Marche funèbre de Chopin – à 3'21...).

ire : n/a

URL source: http://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/040313/voila-60-ans-le-marechal-staline-passait-larme-gauche

 

 

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3 juillet 2012 2 03 /07 /juillet /2012 11:26

Le totalitarisme slon Hannah Arendt 

 

Soulignant ce que le nazisme et le stalinisme contiennent d’inouï et d’impensable dans leur volonté monstrueuse d’apparier l’idéologie d’Etat et la terreur, Hannah Arendt saisit le totalitarisme sous sa forme la plus accomplie et la plus aiguë. Comme elle l’explique dans une page célèbre de l’édition de 1958 de son ouvrage, les catégories utilitaires traditionnelles de la théorie politique ne peuvent plus rendre compte de cette « expérience fondamentale » du siècle. Un nouveau type de régime est né.


« Le régime totalitaire (...) n’est-il qu’un rapiéçage, qui emprunte ses méthodes d’intimidation, ses moyens d’organisation et ses instruments de violence à l’arsenal politique bien connu de la tyrannie, du despotisme et des dictatures ? Ne doit-il son existence qu’à la faillite déplorable, mais peut-être accidentelle, des forces politiques traditionnelles – libérales ou conservatrices, nationales ou socialistes, républicaines ou monarchistes, autoritaires ou démocratiques ? Ou bien y a-t-il au contraire quelque chose comme une nature du régime totalitaire ? Celui-ci a-t-il une essence propre et peut-on le comparer à d’autres types de régime, comme la pensée occidentale en a connu et reconnu depuis les temps de la philosophie antique, et le définir de manière semblable ? (...) S’il existe une expérience fondamentale qui trouve son expression dans la domination totalitaire, alors, et vu la nouveauté de ce type de régime, ce doit en être une, qui, pour une raison ou pour une autre, n’a jamais servi de fondement à un corps politique ; une expérience dont la tonalité générale – quelque familière qu’elle puisse être d’ailleurs – n’avait jamais auparavant dirigé le maniement des affaires publiques.

Vue sous l’angle de l’histoire des idées, cette hypothèse semble fort sujette à caution. Car les types de régime sous lesquels vivent les hommes ont été très peu nombreux ; ils furent tôt découverts, répertoriés par les Grecs, et ils se sont avérés d’une extraordinaire longévité. Si nous avons recours à ces découvertes dont l’idée fondamentale, en dépit de maintes variantes, n’a pas changé pendant les vingt-cinq siècles qui séparent Platon de Kant, nous sommes immédiatement tentés d’interpréter le totalitarisme comme quelque forme moderne de tyrannie, à savoir comme un régime sans lois, où le pouvoir est monopolisé par une homme. (...) Au lieu de dire que le régime totalitaire n’a pas de précédent, nous pourrions dire aussi qu’il a fait éclater l’alternative même sur laquelle reposaient toutes les définitions de l’essence des régimes dans la philosophie politique : l’alternative entre régime sans lois et régime soumis à des lois, entre pouvoir légitime et pouvoir arbitraire (...) Avec le règne totalitaire, nous sommes en présence d’un genre de régime totalement différent. Il brave, c’est vrai, toutes les lois positives jusqu’à celles qu’il a lui-même promulguées (ainsi la constitution de Weimar, par exemple, que le régime nazi n’a jamais abrogée). Mais il n’opère jamais sans avoir la loi pour guide et il n’est pas non plus arbitraire : car il prétend obéir rigoureusement et sans équivoque à ces lois de la Nature et de l’Histoire dont toutes les lois positives ont toujours été censées sortir. Telle est la prétention monstrueuse, et pourtant, apparemment sans réplique, du régime totalitaire que, loin d’être « sans lois », il remonte aux sources de l’autorité, d’où les lois positives ont reçu leur plus haute légitimité ; loin d’être arbitraire, il est plus qu’aucun autre avant lui, soumis à ces forces surhumaines ; loin d’exercer le pouvoir au profit d’un seul homme, il est tout à fait prêt à sacrifier les intérêts vitaux immédiats de quiconque à l’accomplissement de ce qu’il prétend être la loi de l’Histoire ou celle de la Nature. »
Extrait de Hannah Arendt, Le Système totalitaire, Seuil, Paris, 1972, pp. 204-205.

 

 

 

 

 


 

Le totalitarisme selon Aron

"Il me semble que les cinq éléments principaux sont les suivants :

1. Le phénomène totalitaire intervient dans un régime qui accorde à un parti le monopole de l'activité politique.

2. Le parti monopolistique est animé ou armé d'une idéologie à laquelle il confère une autorité absolue et qui, par suite, devient la vérité officielle de l'État.

3. Pour répandre cette vérité officielle, l'État se réserve à son tour un double monopole, le monopole des moyens de force et celui des moyens de persuasion. L'ensemble des moyens de communication, radio, télévision, presse, est dirigé, commandé par l'État et ceux qui le représentent.

4. La plupart des activités économiques et professionnelles sont soumises à l'État et deviennent, d'une certaine façon, partie de l'État lui-même. Comme l'État est inséparable de son idéologie, la plupart des activités économiques et professionnelles sont colorées par la vérité officielle.

5. Tout étant désormais activité d'État et toute activité étant soumise à l'idéologie, une faute commise dans une activité économique ou professionnelle est simultanément une faute idéologique. D'où, au point d'arrivée, une politisation, une transfiguration idéologique de toutes les fautes possibles des individus et, en conclusion, une terreur à la fois policière et idéologique. (...) Le phénomène est parfait lorsque tous ces éléments sont réunis et pleinement accomplis."
Raymond Aron, Démocratie et Totalitarisme, Folio Essais, Gallimard, 1965.

 

 


 

Le totalitarisme selon Gentile

« Par le terme « totalitarisme », nous entendons définir : une expérience de domination politique menée par un mouvement révolutionnaire organisé en un parti militairement discipliné, répondant à une conception intégriste de la politique qui aspire au monopole du pouvoir et qui, après l'avoir conquis, par des méthodes légales ou illégales, détruit ou transforme le régime préexistant et établit un nouvel Etat. Fondé sur le régime à parti unique, ce nouvel Etat a pour principal objectif de réaliser la conquête de la société, c'est-à-dire la subordination, l'intégration ou l'homogénéisation des gouvernés, sur la base du principe de la politique intégrale de l'existence, tant individuelle que collective, interprétée selon les catégories, les mythes et les valeurs d'une idéologie institutionnalisée sous la forme d'une religion politique. Son but est de modeler l'individu et les masses par une révolution anthropologique destinée à régénérer l'être humain et de créer un homme nouveau, dédié corps et âme à la réalisation des projets révolutionnaires et impérialistes du parti totalitaire pour créer une nouvelle civilisation à caractère supranational.

A la source de l'expérience totalitaire dont il est le principal artisan et exécutant, le parti révolutionnaire n'admet pas la coexistence avec d'autres partis ou idéologies et conçoit l'Etat comme un moyen de réaliser ses projets de domination. Il possède depuis ses origines un ensemble plus ou moins élaboré de croyances, dogmes, mythes, rites et symboles qui interprètent le sens et la finalité de l'existence collective et définissent le bien et le mal exclusivement selon les principes, les valeurs et les objectifs du parti, et en fonction de leur réalisation.

Le régime totalitaire se présente comme un système politique fondé sur la symbiose entre l'Etat et le parti, ainsi que sur un ensemble de potentats gouvernés par les principaux représentants de l'élite dirigeante, choisis par le chef du parti qui domine de son autorité charismatique l'entière structure du régime. C'est un laboratoire d'expérimentation de la révolution anthropologique qui vise à la création d'un nouveau type d'être humain. En voici les principaux moyens :

a) la coercition, imposée par la violence, la répression, la terreur, considérées comme des instruments légitimes pour affirmer, défendre et diffuser l'idéologie et le système politique ;
b) la démagogie, à travers la propagande envahissante, la mobilisation des foules, la célébration liturgique du culte du parti et du chef ;
c) la pédagogie totalitaire, dictée par le pouvoir, fondée sur le modèle d'hommes et de femmes correspondant aux principes et aux valeurs de l'idéologie palingénésique ;
d) la discrimination de l'étranger par des mesures coercitives, lesquelles peuvent aller de la mise au ban de la vie publique à l'anéantissement physique de tous les êtres humains qui, en raison de leurs idées, de leur condition sociale ou de leur appartenance ethnique, sont considérés comme des ennemis inéluctables, car étrangers à la communauté des élus, et comme des obstacles à la réalisation de l'expérience totalitaire.

Les aspects fondamentaux de l'expérience totalitaire sont :

a) la militarisation du parti, régi par une organisation strictement hiérarchique qui présente un style et une mentalité conformes à l'éthique de dévouement et de discipline absolue ;
b) la concentration moniste du pouvoir en un parti unique et la personne du chef charismatique ;
c) l'organisation structurée des masses, qui engage hommes et femmes de chaque génération, afin de permettre la conquête de la société, l'endoctrinement collectif et la révolution anthropologique ;
d) la sacralisation de la politique, grâce à l'institution d'un système de croyances, de mythes, de dogmes et de lois qui touchent l'existence individuelle et collective à travers des rites et des fêtes visant à transformer définitivement la collectivité en une masse de fidèles du culte politique. »
Emilio Gentile, Les religions de la politique, Paris, Le Seuil, 2005, pp. 107 –109.

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16 juin 2009 2 16 /06 /juin /2009 14:06

Un village français de Philippe Triboit (tous les jeudis sur France 3) raconte le quotidien de l'Occupation allemande à Villeneuve, une petite commune fictive du Jura. Tout commence le 12 juin 1940, lorsque les troupes allemandes pénètrent dans le village. Français ordinaires ordinaires, les sont confrontés à l’Occupation et à des choix : Résistance, collaboration, indifférence aux évènements ?



Présentée par l'historien Jean-Pierre Azéma, une collection de témoignages de Français ayant vécu l'Occupation.  P
ortraits documentaires réalisés par Antoine de Meaux
Les thèmes:
L'Exode

Mon village à l'heure allemande

Maréchal, nous voilà !

Au temps du marché noir

Le sort des juifs

L'aube de la résistance 

 

Un éclairage à partir de documents d'archives: La seconde guerre mondiale en Lot-et-Garonne .

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