Les publications de l'INSEE fournissent des synthèses sur
l'organisation économique et sociale de l'Ile-de-France. Elles permettent également de comparer cette région avec les autres régions de France ou de l'Union européenne.
Nicolas Blanchard, Aurélie Ferrer, « L'Ile-de-France parmi les régions
européennes. Une population jeune mais peu présente sur le marché du
travail », Ile de France à la page,
n° 282, juin 2007.
L'Ile-de-France et les principales régions européennes |
L’économie francilienne fait partie des
grandes régions européennes produisant le plus de richesses mesurées par le produit intérieur brut. Les services, la recherche et développement et le tourisme constituent les principaux atouts de
la région.
L’Ile-de-France a, cependant, la particularité d’accueillir à la fois des personnes hautement et faiblement qualifiées. De plus, les Franciliens sont plus souvent actifs que les habitants de
Rhénanie du Nord et du Nord-Ouest italien. Les seniors franciliens sont également parmi les plus actifs avec ceux du Grand Londres et du Randstad. Néanmoins, en Ile-de-France, les actifs sont
plus touchés par le chômage que dans les autres régions, à l’exception de la Rhénanie du Nord. L’insertion des jeunes Franciliens est particulièrement difficile.
Joëlle Jacquier, Annie Kirthichandra, « Les régions françaises dans l’Union européenne en
1998 », Insee Première, n° 810, octobre 2001.
Les quinze pays de l’Union européenne s’étendent sur un territoire de 3,243 millions de km2 où
vivent 376 millions d’habitants (tableau 1). Ils créent chaque année une richesse équivalente à celle produite par les Etats-Unis. L’Union européenne comprend, selon le découpage NUTS2 (cf. Pour
comprendre ces résultats), 211 régions d’une grande diversité, tant en terme de richesse produite que de population ou de superficie. Ce découpage n’est pas neutre ; un autre découpage conduirait
à des résultats sensiblement modifiés.
La région européenne moyenne a une superficie de 15 000 km2, elle compte 1,8 million d’habitants et crée une
richesse globale de 36 milliards d’euros. Les régions françaises sont en moyenne plus grandes, plus peuplées et créent plus de valeur ajoutée. Les régions allemandes et britanniques sont plus
réduites. Les disparités sont considérables entre la région européenne la plus étendue (155 000 km2) d’Övre Norrland en Suède (SE08, carte
centrale) et Ceuta Y Melilla (ES63) en Espagne qui a la superficie la plus faible (30 km2). Elles le sont également entre la région d’Åland (FI2)
en Finlande et l’Île-de-France (FR1) dont le nombre d’habitants est de 26 000 pour la première et de 11 millions pour la seconde et dont les PIB s’élèvent à 0,7 et 362 milliards
d’euros.
Importance économique des
régions-capitales
Les
régions-capitales sont parmi celles qui contribuent le plus à la formation du PIB. L’Île-de-France, avec 5 % du PIB et 3 % de la population en 1998, se place au premier rang des régions de
l’Union devant la Lombardie. Elle devance même, en terme de richesse produite, les deux tiers des pays membres et se place devant les Pays-Bas, la Grèce, la Belgique, le Portugal, la Suède,
l’Autriche, le Danemark, la Finlande, l’Irlande et le Luxembourg. En dehors du cadre européen, le produit intérieur brut de l’Île-de-France est supérieur à celui de 46 des 51 états des
Etats-Unis. En 1998, seuls la Californie, l’Etat de New York, le Texas, l’Illinois et la Floride ont un PIB supérieur à celui de l’Île-de-France. Les quinze régions-capitales couvrent le
vingtième de la superficie de l’Union mais produisent près du cinquième de ses richesses. Dans dix des quinze pays de l’Union, la région-capitale, qui bénéficie de la réunion des principales
fonctions économiques et politiques, occupe la première place. Seules cinq régions-capitales font exception : en Allemagne, Berlin n’occupe que le huitième rang, derrière les régions
industrielles de Munich, Düsseldorf, Francfort, Stuttgart, Cologne, Dortmund et Karlsruhe ; en Italie, la Lombardie devance la région de Rome ; en Espagne, la Catalogne devance la région de
Madrid ; en Belgique, la région d’Anvers celle de Bruxelles et aux Pays-Bas, la région de La Haye celle d’Amsterdam.
En 1998, le PIB de la France contribue pour 17 % à celui de l’Union européenne. La France se place en seconde position avec le
Royaume-Uni (16,5 %), derrière l’Allemagne (25 %) et devant l’Italie (14 %). Les quatre plus grands pays, qui regroupent 69 % de la population, produisent ainsi près des trois quarts des
richesses (72,5 %). Le poids du PIB des onze autres pays est moindre. L’Espagne et les Pays-Bas produisent 7 % et 5 % de la valeur ajoutée de l’Europe des 15, tandis que chacun des neuf autres
états membres y contribue pour moins de 3 %.
Un tiers des régions européennes crée les deux tiers de la richesse
communautaire
La création de richesse est fortement concentrée : en 1998, un tiers des régions européennes contribue à la formation des deux
tiers du PIB communautaire. La moitié des richesses sont produites sur un territoire qui couvre le cinquième de la superficie européenne. Cette concentration
au niveau communautaire se retrouve au niveau national : le tiers des régions françaises concentre les deux tiers du PIB national .
Les régions françaises au sein de grandes zones
productrices de richesse
Plusieurs régions françaises font partie de vastes ensembles qui s’étendent entre la Baltique, l’Atlantique et la Méditerranée. La Bretagne, la
Basse-Normandie, la Haute-Normandie, la Picardie et le Nord-Pas-de-Calais s’insèrent dans le couloir nord qui borde la Manche, la mer du Nord et la Baltique. Les régions de ce
couloir couvrent 15% de la superficie de l’Union et produisent plus du quart de ses richesses.
Les régions du centre de l’Europe, regroupées il y a quelques années sous l’appellation « banane bleue » dont
fait partie l’Alsace, couvrent le huitième de la superficie de l’Union, de la mer du Nord à l‘Italie septentrionale, mais produisent le tiers de ses richesses ; c’est dire combien le poids
économique de cette zone reste majeur au sein de l’Europe.
A l’ouest, les régions de la façade atlantique, des Highlands à l’Algarve en passant par la Bretagne, les Pays de la Loire, Poitou-Charentes
et l’Aquitaine, couvrent 15 % du territoire et produisent 10 % des richesses.
Enfin, les régions européennes du pourtour méditerranéen, dont le Languedoc- Roussillon, Provence-Alpes-Côte
d’Azur et la Corse, représentent près du cinquième de la superficie communautaire et produisent un peu plus du dixième de ses richesses.
L'un des atouts de la région Ile-de-France est de disposer d'un tissu économique diversifié et dense.
Les études de l'INSEE mettent en valeur des systèmes économiques (industriels ou de services) locaux très intérsesants à étudier.
Florence Greseque,
Virginie Pic et Julie Roy, « Seine-Aval : un emploi sur six lié à l’activité des usines Renault-Flins et PSA Peugeot
Citroën-Poissy », Ile de France à la page, n° 291, Janvier 2008.
Emplois et population liés à l'activité des deux établissements automobiles |
En 2006, plus de 18 000 emplois salariés dépendent de l’activité des usines Renault-Flins et PSA Peugeot
Citroën-Poissy sur le territoire de l’Opération d’Intérêt National (OIN) de Seine-Aval.
A elles seules, les deux unités de production emploient 11 200 salariés. Pour cinq salariés de ces établissements industriels, un intérimaire est employé.
Les salariés résident majoritairement dans une des communes de l’OIN et des Yvelines. En comptant les conjoints et les enfants, les ménages auxquels appartiennent ces salariés représentent
34 000 personnes.
Christèle Rannou-Heim, Olivier Satger, Patrick Thepin
et Anne-Véronique Vernardet, "Centre Essonne Seine Orge : quatre salariés résidants sur dix travaillent sur leur
territoire », Ile de France à la page, n° 290, décembre
2007.
Un territoire attractif pour les salariés de l'Essonne et le sud-ouest de la Seine-et-Marne |
Les établissements du Centre Essonne Seine Orge (CESO)
offrent un emploi à 44 % des salariés du territoire. Les salariés quittant quotidiennement le CESO pour aller travailler se dirigent en premier lieu vers Paris, mais aussi vers les
territoires au nord et à l’ouest concentrant d’importants pôles d’emploi. A l’inverse, le CESO attire des salariés résidant au sud de l’Essonne et au sud-ouest de la Seine-et-Marne. Au sein du
CESO, les établissements des intercommunalités Evry Centre Essonne et Seine-Essonne accueillent de nombreux actifs, résidant ou non dans le territoire.
Philippe Pottier, Laurianne Salembier, Séverine Francastel, « Pôles d'emploi franciliens : quatre emplois sur dix dans les services à la
production », Ile de France à la page, n° 287,
octobre 2007.
Une forte concentration des emplois dans les pôles d'emploi centraux |
Fin 2004, les 60 pôles d’emploi franciliens regroupent plus de 4 millions de salariés. Les établissements des
services à la production génèrent le plus d’emploi. Ils sont très présents au coeur de l’agglomération parisienne, comme les établissements des activités financières. Les emplois du transport
aérien et les activités culturelles et de loisirs sont implantés dans quelques pôles. Au contraire, les emplois de production de biens et de services complémentaires à la personne sont répartis
dans de nombreux pôles. Les premiers sont plutôt localisés en grande couronne. Les seconds sont mieux représentés dans les petits pôles et ceux qui accueillent une préfecture
Danielle Jabot, « Le Cône de l'innovation : un territoire privilégié pour la recherche
privée en France », Ile de France à la page, n° 280, mars 2007.
Cône de l'innovation : 58 chercheurs pour dix mille habitants en moyenne. Densité de chercheurs en 2002 (Recherche privée) |
Au sud de l'Ile-de-France, le Cône de l’innovation (hors Paris) consacre
2,3 milliards d’euros et 18 000 emplois à la recherche privée en 2002, soit 10 % des dépenses et effectifs nationaux de recherche privée. Les activités à forte valeur ajoutée
bénéficient des moyens en recherche les plus importants. La recherche privée se concentre à plus de 90 % dans la moitié ouest du Cône. Cependant, quelques organismes de renom sont localisés à
l'est du Cône.
Depuis 1996, les dépenses de recherche ont nettement progressé. Les services de transport et de communications ainsi que la zone d’Orly Nord Essonne ont le plus bénéficié de ce dynamisme. En 6
ans, la hausse des personnels de recherche privée résulte à la fois de la forte progression du nombre de chercheurs et d’une nette diminution des effectifs de
techniciens.