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2 novembre 2009 1 02 /11 /novembre /2009 16:27

Source du texte d'Alain Gresh: les Blobs du Diplo.
Lundi 2 novembre 2009, par Alain Gresh

Il y a 92 ans, le 2 novembre 1917, le gouvernement britannique adoptait la déclaration Balfour, un texte qui est à l’origine du conflit palestinien. Pour en comprendre les enjeux, voici un extrait du chapitre 2 de Israël-Palestine, vérités sur un conflit (Fayard, 2001 et 2007).
Lire le texte sur le blog du Monde Diplomatique.

L'Empire ottoman en 1914


Le conflit se noue (1917-1939)

Un monde s’effondre. La première guerre mondiale entre dans sa dernière année. Des empires séculaires, celui des Ottomans – le turc –, l’empire austro-hongrois, n’y survivront pas. La Russie tsariste est déjà morte et les bolcheviks s’apprêtent à prendre le Palais d’hiver et à instaurer un régime dont la durée de vie coïncidera avec ce que les livres d’histoire désignent comme le XXe siècle. Nous sommes le 2 novembre 1917 et lord Arthur James Balfour, ministre du puissant empire britannique, met la dernière touche à sa lettre. Hésite-t-il un instant à y apposer son paraphe ? Est-il saisi d’une sombre prémonition ? Sans doute pas, car le texte, plus connu sous le nom de « déclaration Balfour », a été longuement débattu par le gouvernement de Sa Majesté. Celui-ci déclare qu’il « envisage favorablement l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif et emploiera tous ses efforts pour faciliter la réalisation de cet objectif ». La déclaration qui, dans une première version, évoquait « la race juive », précise que, pour la réalisation de cet objectif, « rien ne sera fait qui puisse porter atteinte ni aux droits civils et religieux des collectivités non juives existant en Palestine, ni aux droits et au statut politique dont les juifs jouissent dans tout autre pays ». Comment créer un foyer national juif sans affecter les populations locales arabes ? Cette contradiction, la Grande-Bretagne ne pourra jamais la résoudre et elle sera à l’origine du plus long conflit qu’ait connu le monde contemporain.

La lettre de Balfour est adressée à lord Walter Rothschild, un des représentants du judaïsme britannique, proche des sionistes. Qu’est-ce que le sionisme ? J’y reviendrai dans le prochain chapitre. Bornons-nous pour l’instant à dire que ce mouvement réclame « la renaissance nationale du peuple juif » et son « retour » sur la terre de Palestine. La déclaration Balfour répond à plusieurs préoccupations du gouvernement de Londres. Alors que la guerre s’intensifie sur le continent, il s’agit de se gagner la sympathie des juifs du monde entier, perçus comme disposant d’un pouvoir considérable, souvent occulte. Cette vision, ironie de l’histoire, n’est pas éloignée de celle des pires antisémites qui détectent, partout, « la main des juifs ». Le premier ministre britannique de l’époque évoque dans ses Mémoires la puissance de « la race juive », guidée par ses seuls intérêts financiers, tandis que Lord Balfour lui-même avait été le promoteur, en 1905, d’un projet de loi sur la limitation de l’immigration en Grande-Bretagne, qui visait avant tout les juifs de Russie. Mark Sykes, un des négociateurs des accords qui partagèrent le Proche-Orient en 1916, écrivait à un dirigeant arabe : « Croyez-moi, car je suis sincère lorsque je vous dis que cette race [les juifs], vile et faible, est hégémonique dans le monde entier et qu’on ne peut la vaincre. Des juifs siègent dans chaque gouvernement, dans chaque banque, dans chaque entreprise. »

La déclaration Balfour s’adresse particulièrement aux juifs américains, soupçonnés de sympathie pour l’empire austro-hongrois, et aux juifs de Russie, influencés par les organisations révolutionnaires qui ont renversé le tsar au printemps 1917. Nombreux sont favorables à ce que la Russie signe une paix séparée. Londres espère éviter ce « lâchage ». Balfour évoque même la mission qui serait confiée aux juifs en Palestine : faire que les juifs du monde se comportent « convenablement » ! Ce calcul échouera puisque, dans la nuit du 6 au 7 novembre 1917, les insurgés bolcheviks s’emparent du pouvoir à Petrograd et appellent à la paix immédiate.

Mais la Grande-Bretagne, en confortant le mouvement sioniste, vise un objectif plus stratégique, le contrôle du Proche-Orient. Le dépeçage des vaincus est négocié entre Paris, Londres et Moscou, alors même que la victoire n’est pas acquise. En 1916, sont signés entre Paris et Londres, puis ratifiés par le tsar, les accords connus sous le nom de Sykes-Picot (Mark Sykes et Georges Picot sont deux hauts fonctionnaires, l’un britannique l’autre français) qui définissent les lignes de partage et les zones d’influence au Proche-Orient. Pour Londres, la Palestine « protège » le flanc est du canal de Suez, ligne vitale entre les Indes, le fleuron de l’empire, et la métropole. Le parrainage accordé au sionisme permet au gouvernement britannique d’obtenir un contrôle total sur la Terre sainte.

Mais les Britanniques ne se sont pas contentés de promesses au mouvement sioniste, ils en ont fait aussi aux dirigeants arabes. Le calife ottoman (il exerce son autorité sur les territoires arabes du Proche-Orient et il est « le commandeur des croyants ») s’est joint en 1914 à l’Allemagne et à l’empire austro-hongrois. Il a même lancé un appel à la guerre sainte contre les infidèles. Pour riposter, Londres suscite une révolte des Arabes contre l’empire ottoman, animée par un dirigeant religieux, le chérif Hussein de La Mecque. En échange, Hussein obtient l’engagement britannique d’appuyer l’indépendance des Arabes. Mais les promesses n’engagent que ceux qui y croient... Comment, en effet, concilier l’indépendance arabe et la création d’un foyer national juif ? La révolte arabe deviendra célèbre dans une version bien déformée forgée par un des agents britanniques qui y jouèrent un rôle capital, Thomas E. Lawrence, dit Lawrence d’Arabie. Ce récit, « Les Sept piliers de la sagesse », sera porté au cinéma par David Lean et Peter O’Toole dans le rôle de Lawrence.

Le Proche-Orient sera donc partagé entre la France et la Grande-Bretagne. Créée en 1920, la Société des Nations (SDN), l’ancêtre des Nations unies, ne regroupe alors que quelques dizaines d’Etats, pour l’essentiel européens. Elle invente le système des « mandats » que la charte de la SDN définit comme suit : « Certaines communautés, qui appartenaient autrefois à l’Empire ottoman, ont atteint un degré de développement tel que leur existence comme nations indépendantes peut être reconnue provisoirement, à la condition que les conseils et l’aide d’un mandataire guident leur administration jusqu’au moment où elles seront capables de se conduire seules. » Ainsi des peuples considérés comme « mineurs », auraient besoin de tuteurs pour accéder, un jour peut-être, à la majorité…

Le 24 juillet 1922, la SDN octroie à la Grande-Bretagne le mandat sur la Palestine. Le texte prévoit que la puissance mandataire sera « responsable de la mise à exécution de la déclaration originairement faite le 2 novembre 1917 par le gouvernement britannique et adoptée par [les puissances alliées], en faveur de l’établissement d’un foyer national pour le peuple juif ». Les fils du chérif Hussein, étroitement contrôlés par Londres, s’installent sur les trônes d’Irak et de Transjordanie (pays créé par les Britanniques à l’Est du Jourdain), tandis que les territoires libanais et syrien tombent dans l’escarcelle de la France. L’Egypte, formellement indépendante depuis 1922, reste sous occupation britannique.

Tous les acteurs du drame palestinien sont en place : la puissance dominante, la Grande-Bretagne, qui souhaite maintenir son contrôle sur une région stratégique, riche en pétrole dont le rôle économique et militaire grandit ; le mouvement sioniste, fort de son premier grand succès diplomatique, et qui organise l’immigration en Palestine ; les Arabes de Palestine, que l’on ne désigne pas encore sous le nom de Palestiniens, et qui commencent à se mobiliser contre la déclaration Balfour ; enfin, les pays arabes, pour la plupart sous influence britannique et qui vont s’impliquer graduellement dans les affaires palestiniennes.

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7 janvier 2009 3 07 /01 /janvier /2009 16:19

L'offensice déclenchée contre le Hamas dans le bande de Gaza par Israël depuis le 27 décembre dernier est une nouvelle étape d'un conflit qui dure depuis 1948. Ce conflit est très complexe car il mêle de nombreux acteurs en plus d'Israel et des Palestiniens. En 2005, Ariel Sharon avait décidé unilatéralement de quitter la bande de Gaza et de démanteler les colonies. Cependant, ce territoire pauvre et exigu, où s'entassent 1,5 million de Palestiniens sur 362 km2 est devenu la place forte du Hamas, radicalement hostile à Israël.


Repères sur Gaza :

Administration égyptienne jusqu'à l'occupation israélienne de 1967.
Berceau des dirigeants de l'OLP et, dans l'ensemble, des mouvements armés
palestiniens.
Emergence du Hamas en 1987, discrètement soutenu par Israël pour affaiblir
l'OLP (contexte de la première Intifada).

Hypertrophie démographique : 4150 habitants au km².
Territoire peu colonisé (quelques milliers d'Israéliens), subissant périodiquement des blocus israéliens et évacué en 2005.
Largement assisté par l'aide humanitaire et économique de l'Union européenne.
Chômage : 49 % (Banque mondiale).


 


Chronologie de l’offensive israélienne à Gaza

27 décembre 2008 : Israël lance une offensive aérienne contre le mouvement islamiste Hamas dans la bande de Gaza.
28 décembre : Israël bombarde 40 tunnels de contrebande d’armes à la frontière entre l’Égypte et Gaza.
29 décembre : Israël décrète le secteur frontalier du territoire palestinien « zone militaire fermée ».
31 décembre : certaines roquettes palestiniennes s’abattent jusqu’à 40 km de la bande de Gaza.
3 janvier : les troupes israéliennes pénètrent dans le territoire palestinien.
4 janvier : les troupes israéliennes avancent en profondeur dans Gaza.
5 et 6 janvier : les forces israéliennes poursuivent leur progression

 


 

 

La fin d'une trêve précaire

Le 18 décembre 2008, le Hamas a annoncé sa décision de ne pas renouveler la période de calme de six mois conclue avec Israël. Il a ensuite repris  le tir de roquettes et d'obus de mortiers, provoquant l'attaque israélienne (27/12). Cette trêve n'était plus vraiment respectée depuis le raid israélien du 4 novembre qui avait tué six membres du Hamas. Ce raid a enclenché le processus de guerre : riposte du Hamas à coups de roquettes et renforcement du blocus israélien de la bande de Gaza.


Une fenêtre d'opportunité pour Israël 

Israël a voulu profiter de la longue transition entre une administration Bush discréditée, et une équipe Obama pas encore en poste, pour frapper un grand coup et affaiblir durablement le Hamas. Les États-Unis sont la seule puissance au monde capable, tout à la fois, d'influer sur la politique d'Israël et d'inspirer suffisamment de crainte à ses adversaires.

Deuxième facteur décisif, la campagne électorale israélienne en cours. Tzipi Livni, la candidate du parti aujourd'hui au pouvoir, Kadima, a poussé le Premier ministre Ehud Olmert et son collègue de la Défense, le travailliste Ehud Barak, a accélérer la mise en œuvre d'une opération prévue de longue date.
Côté palestinien, le Hamas aussi est en campagne électorale depuis que le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a annoncé des élections anticipées pour le début de l'année 2009, afin de trancher par les urnes la lutte de pouvoir qui oppose les deux principales composantes du mouvement national palestinien depuis deux ans.


Les objectifs d'Israël

L'objectif immédiat d'Israël en lançant une offensive militaire dans la bande de Gaza est de faire cesser les tirs de roquettes sur son territoire: l'objectif est de détruire les tunnels entre Gaza et l'Égypte permettant l'acheminement des armes et munitions. Ce but est devenu d'autant plus pressant que le Hamas et les groupes armés palestiniens semblent avoir la capacité d'étendre la portée et la puissance de frappes de leurs roquettes.

Un second objectif, moins évident, pourrait être de provoquer la chute du Hamas, qui a pris le contrôle du territoire palestinien par la force en juin 2007.


Le Hamas: sortir de l'isolement

Le Hamas est aujourd'hui totalement isolé: il est en conflit ouvert avec Israël, l'Autorité palestinienne et l'Égypte. En raison du blocus israélien qui a commencé dès sa victoire aux élections de 2006, la paupérisation du territoire palestinien s'aggrave. Il n'est pas parvenu non plus à ce que l'Egypte ouvre sa frontière.
De plus, il est concurrencé par l'émergence de groupes jihadistes beaucoup plus radicaux .


 


Le Hamas

Fondé en décembre 1987, le Mouvement de la résistance islamique (dont l'acronyme arabe forme le mot Hamas) est l'héritier de la branche gazaouie des Frères musulmans, longtemps encouragée par Israël pour faire pièce à l'OLP de Yasser Arafat. Mais, à travers la lutte armée et les attentats-suicides, son fondateur le cheikh Ahmed Yassine a fait du Hamas une redoutable machine de guerre, de plus en plus populaire et influente dans les Territoires occupés. En 1993, le Hamas rejette les accords d'Oslo et se lance dans une opposition radicale au processus de paix, qui lui vaut de subir la répression de l'Autorité palestinienne. L'Intifada Al-Aqsa, débutée en septembre 2000, lui permet de gagner en force et en popularité, face à une Autorité discréditée par l'échec du processus de paix et la corruption, mais aussi durement frappée par Israël. En mars 2006, le mouvement islamiste  remporte les élections législatives. En juin 2007, le Hamas s'empare par la force de la bande de Gaza, où il installe un pouvoir concurrent de l'Autorité palestinienne.


 

Pour aller plus loin, on peut lire en ligne certaines analyses de l'IFRI:


Le Hamas au pouvoir : de la confrontation au dialogue ?, Juliette Mayaleh, Actualité Maghreb / Moyen-Orient n° 5, 4 avril 2006.

L'arrivée du parti islamiste Hamas dans les Territoires palestiniens a surpris certains observateurs et inquiété la plupart des administrations occidentales. Juliette Mayaleh se plonge dans la réalité du terrain pour comprendre les raisons de ce vote massif et esquisser les différents scénarios qui se dessinent pour l'avenir de la région. Elle revient également sur la naissance et l'évolution du Hamas.".
Juliette Mayaleh est doctorante à l'Université Panthéon-Assas de Paris. Sa thèse porte sur le contrôle de l'armement, la coopération régionale et la sécurité au Proche et Moyen-Orient.
Texte en français (pdf-55k)



Après l’échec - les réorientations de Tsahal depuis la deuxième guerre du Liban, Pierre Razoux, Focus stratégique n°2, Paris, Ifri, octobre 2007.

La commission Winograd a mis en avant certains dysfonctionnements de l'armée israélienne au cours du conflit de l'été 2006. Les errements du processus de décision stratégique ont également été dénoncés. Depuis lors, les causes de l'échec de la guerre contre le Hezbollah ont été analysées et des réorientations majeures ont été engagées.

Lire le texte intégral (pdf-222 ko)

 

 

Israël 2007: bilan et perspectives, Denis Bauchard, Perspectives Moyen-Orient / Maghreb, février 2007

L’intervention israélienne au Liban de juillet 2006, qui a constitué un événement majeur pour Israël comme pour le Moyen-Orient dans son ensemble, a modifié les perspectives d’avenir de la région. Cette note, rédigée à la suite d’un voyage d’études en Israël et dans les territoires palestiniens, fait état de la situation actuelle à travers la perception qu'en ont des représentants officiels, des diplomates étrangers, des membres d’ONG et des chercheurs de think tanks rencontrés sur le terrain

Lire le texte intégral (pdf-556 ko)

 

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30 mars 2008 7 30 /03 /mars /2008 15:04

 Le choix des mots

Les mots ont un sens et parfois ce sens est très connoté. Ils sont porteurs d'histoire, de symboles, d'idéologies. Les mots les plus couramment utilisés, dont le sens nous parait évident et qui circulent inlassablement dans les média et l'opinion pulqiue, sont précisément ceux dont il faut se méfier. Il faut donc savoir utiliser avec précision certains mots.


Islam
Il signifie « soumission »  et constitue le nom de la religion  qui se définit par la référence au Coran (Al Quram : la récitation) qui représente, selon les musulmans, la parole de Dieu transmise par l’Archange Gabriel au Prophète Mahomet.

Musulman
Ce terme désigne simplement un adepte de l’islam.


Oumma

Ne pas confondre arabe et musulman :  une grande majorité des arabes est de confession musulmane, tous les musulmans ne sont pas arabes.


Islamiste, Islamisme

Ces mots désignent un mouvement politique, qu’il s’agisse d’un individu, d’un groupe ou d’un pays. Ce n'est pas une doctrine théologique mais un concept qui désigne l'utilisation politique de l'Islam.
Il s’agit d’imposer à la société et à l’État d'un pays le modèle rigoureux de l’Islam originel par la refonte des normes juridiques et politiques en vigueur en fonction de la Charia (loi islamique).
Le terme "fondamentalisme", également utilisé, désigne la volonté du retour aux textes fondamentaux de l'Islam dans une lecture littérale

 


Qu’est ce que l’islamisme ?


Ce mouvement politique est né des écheces des grands courants politiques qui existaient dans le monde arabo-mulsmna jusqu'au années 1980:
le panarabisme qui a totalement échoué lui aussi.
le capitalisme
la modernité culturelle en contradiction avec  les valeurs traditionnelles.
les voies socialistes de développement (désastre économique de l’Algérie).



Les courants de l’islamisme

Ce mouvement est composé de plusieurs courants parfois rivaux:

1. Le wahhabisme :
C'est une conception conservatrice, très dogmatique et particulièrement puritaine de l’Islam, mais sans contestation de l’ordre politique. Il est né  en Arabie,
fondé par Abd Al Wahhab (1720-1792).
Les Wahhabites prônent le "tahrib" (la contrainte) pour imposer l’islam.


2. Le Salafisme

De Salaf, ancêtre, il prône aussi le retour au chemin des ancêtres, aux valeurs les plus authentiques de l'Islam. Il prend sa source dans le Wahhabisme mais il conteste l’ordre politique en place dans les pays musulmans. Les « Les Frères musulmans » en consituent la prinicpale composante
Association née en Égypte en 1927 qui introduit une véritable politisation de l’Islam et nourrit dès lors l’ensemble de la mouvance islamiste. Son fondateur est Hasan Al-Bannâ (1906-1949). Il s'est diffusé dans l’ensemble du Proche-Orient arabe.

"Le salafisme plonge ses racines dans la renaissance de l’islam qu’impulsent, à la fin du XIXe siècle et au début du XXe, des penseurs comme Sayyid Jamal Al-Din Al-Afghani, Mohammed Abdouh et Rachid Rida. Ceux-ci appelaient à un retour aux pratiques de Mahomet et de la première génération (salaf, en arabe, signifie « ancêtre »). Selon eux, les musulmans avaient permis à l’Occident de monopoliser des principes appartenant au véritable islam : d’où leur retard et leur faiblesse. A leurs yeux, l’islam relève non seulement du spirituel, mais aussi du social et du politique
Ces idées, les islamistes politiques les revendiquent. C’est le cas des Frères musulmans, nés en Egypte en 1928 et influencés par les premiers salafistes. Ils devinrent un puissant mouvement populaire, social et politique, comptant des centaines de milliers de membres à travers le monde arabe. Leur fondateur, Hassan Al-Banna, ne voulait pas seulement que les musulmans reviennent à la vraie foi ; il s’opposait vigoureusement au colonialisme britannique et défendait la cause palestinienne. Ses membres prirent part à la guerre israélo-arabe de 1948-1949 et créèrent des branches dans les pays arabes voisins : en Palestine, le Djihad islamique et le Hamas en sont les héritiers.
Ces idées, les islamistes politiques les revendiquent. C’est le cas des Frères musulmans, nés en Egypte en 1928 et influencés par les premiers salafistes. Ils devinrent un puissant mouvement populaire, social et politique, comptant des centaines de milliers de membres à travers le monde arabe. Leur fondateur, Hassan Al-Banna, ne voulait pas seulement que les musulmans reviennent à la vraie foi ; il s’opposait vigoureusement au colonialisme britannique et défendait la cause palestinienne. Ses membres prirent part à la guerre israélo-arabe de 1948-1949 et créèrent des branches dans les pays arabes voisins : en Palestine, le Djihad islamique et le Hamas en sont les héritiers.
Ceux qui se définissent comme salafistes ne sont pas tous membres de groupes organisés. Influencés par les wahhabites saoudiens, ils se préoccupent d’abord de ce que l’islam autorise ou interdit. Les wahhabites interprètent le mot ijtihad (examen personnel des sources religieuses fondé sur le Coran et la Sunna) de manière restrictive. Conservateurs par leur comportement et leur pratique de l’ijtihad, les salafistes sont socialement actifs, avec pour objectif d’islamiser la société. Ils sont souvent en pointe en matière de science et de technologie."
Wendy Kristianasen, « Qu’est-ce que le salafisme ? », Le Monde Diplomatique, février 2008.


3. Essor du Jihadisme avec la guerre d’Afghanistan


 http://www.ifri.org/files/PE_1_2006_amghar.pdf

 



Lecture complémentaire:
Sur le site de l'IFRI, Samir Amghar, «  Le salafisme en Europe : la mouvance polymorphe d’une radicalisation », Politique étrangère, janvier 2006. Le Djihad devient pour le croyant un devoir personnel et impérieux de lutter contre les adversaires de sa religion. Le salafisme djihadiste est né au milieu des années 1980 en Afghanistan, à l’époque du djihad contre l’occupation soviétique.
Sa stratégie de lutte contre l’ennemi proche (Jihad défini comme putsch armé) est progressisment passée à une stratégie de lutte contre l’ennemi lointain (terrorisme et attentats-suicides). Les groupes qui se revendiquent d'AlQuaida apaprtiennent à cette tendance.
La communauté des croyants : elle abolit les frontières des Etats au profit d'un espace géopolitique appartenant au peuple de Dieu.
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30 mars 2008 7 30 /03 /mars /2008 14:42

 

Religion la plus répandue après le christianisme, l’islam compte aujourd’hui 1,3 milliard de croyants. Aujourd’hui, la majorité des Musulmans ne sont pas au Moyen Orient mais en Asie : l’Indonésie est le premier pays musulman par le nombre d’habitants.

Contrairement à ce que l’on pense souvent, cette religion se compose de plusieurs courants. Il ne s’agit donc pas d’un monde uniforme et homogène. Bien au contraire, les pays musulmans sont traversés par de nombreuses divisions. Les deux principaux courants de l’Islam sont le sunnisme (80 % des fidèles) et le chiisme (15 %). La majorité des pays arabes est sunnite comme le montre le tableau :


Les pays à majorité sunnite

 

Pays à majorité chiite

 

Egypte

Sunnites : 90 %
Chrétiens coptes : 6 %

Iran

Chiites : 80 % (Chiisme religion d'Etat)

Arabie Saoudite

Sunnites : 97

Chiites : 2,5 %

Liban

Sunnites : 22 %

Chiites : 25 %
Druzes : 8 %
Chrétiens (tous rites) : 41 %

Jordanie

Musulmans : 95 %
Chrétiens : 5 %

Irak
 

 

Chiites : 51 %
Sunnites : 46 %
Chrétiens (divers rites) : 3 %

Soudan

Sunnites : 70 %
Croyances locales : 20%
Chrétiens : 5 %
Autres : 5 %

Yémen

Sunnites : 55%
Chiites (zaydites) : 45 %

Syrie

Sunnites : 75 %
Musulmans alaouites : 11 %
Chrétiens (tous rites) : 10 %
Druzes : 4 %

Bahrein

Chiites : plus de 50 %

Sunnites : 31 %

Émirats arabes unis

Sunnites : 87 %
Chiites : 13 %

 

Koweit

Sunnites : 79 %
Chiites : 21 %
Chrétiens, Hindous, Parsi et autres : 15 %

Qatar

Sunnites : 95 %
Chiites : 10 %

Afghanistan

Sunnites : 84 %
Chiites : 15 %

 

 

Aux origines de la division sunnisme/chiisme

La scission du chiisme et du sunnisme remonte aux premiers temps de l’islam. Après la mort du prophète Mahomet (632), les premiers musulmans s’affrontent pour savoir qui prendra désormais la tête du "peuple des croyants". Deux camps s’opposent :

Ø      Les partisans d’Ali, gendre et cousin de Mahomet.

Ø      La majorité, lui préfèrent un calife n’appartenant pas à la famille de Mahomet : pour eux, il doit être un simple membre de la communauté des croyants. Ils obtiennent gain de cause et c’est finalement Abou Bakr qui est désigné premier imam (guide spirituel et temporel de la communauté).

En 657, Uthman, 3ème calife ayant pris la succession de Mahomet, est assassiné par un partisan d’Ali. Ali se voit ainsi ouvrir les voies du pouvoir et devient calife. Mais très rapidement son autorité est remise en cause : une partie du clan des Omeyyades (lié au défunt calife Uthman) et d’anciens compagnons de Mahomet, proches de la veuve du Prophète Aïcha, réclament sa déchéance.

Ce conflit de succession a engendré une scission fondamentale au sein de l’Islam :

Ø      Les chiites reconnaissent Ali comme premier successeur de Mahomet. Avec ses deux fils, Hassan et Hussein, qui lui succèdent, commence pour les chiites la lignée des imams.

Ø      Les sunnites majoritaires ne voient en Ali que le quatrième calife.



Les différences entre sunnites et chiites

Pour les sunnites, le chef de la communauté musulmane est le calife, un homme ordinaire (et non proche de Dieu), élu par d’autres hommes dans la communauté des fidèles. Leur système religieux est moins hiérarchisé que celui des chiites.

 Depuis leur sécession, les chiites (ceux qui "prennent le parti" d’Ali) accordent beaucoup plus d’importance à leurs dirigeants religieux que les sunnites.

 

L’attente d'un Mahdi

Pour les sunnites, le cycle de la prophétie est clos. A l’opposé, le chiisme attend et prépare l’arrivée du "Mahdi", sorte de Messie. 

Pour le chiisme, l’existence dépend de la présence d’un imam, vivant intercesseur entre le monde spirituel et temporel, entre le Prophète et les croyants. L’imam est doté, dans le cadre de l’exégèse du Coran de la "connaissance" et de "l’infaillibilité". Le Coran a un sens évident et un sens "caché" qu’il faut étudier, et que les imams sont chargés de transmettre aux fidèles les plus méritants. Cette importance accordée à l’imam n’a pas d’équivalent dans le sunnisme et explique l’organisation, la hiérarchisation et l’autorité du clergé chiite

 

 

 

 

 

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