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14 février 2012 2 14 /02 /février /2012 22:29

33565Par ce froid sibérien, Bully Pulpit vous emmène en Californie le temps d’une série d’entretiens. Pour le premier de ceux-ci, nous sommes allés demander à Frédérick Douzet, maître de conférence à l‘Institut Français de Géopolitique (Paris 8 ) pourquoi la Californie était si intéressante à étudier. Au cours de cet entretien nous revenons sur les transformations démographiques du Golden State au cours des trente dernières années et de leurs répercussions politiques tant au niveau des municipalités que de l’État.

 

 

 

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15 octobre 2011 6 15 /10 /octobre /2011 18:50

cartoon-conseil-coul.jpgLa mondialisation des échanges : flux, lieux, acteurs (EED)

Première partie

Q1 : Les trois planisphères montrent les trois pôles de la Triade (Union Européenne, Amérique du nord, Japon) comme étant les espaces majeurs de la mondialisation . La carte sur les très grandes villes met en valeurs le rôle d'impulsion de ces métropoles de la triade et peu de villes hors triade jouent un rôle important. Le doc 1 sur le commerce mondial met en valeur l'importance des flux nord/nord qui relient ces trois pôles. Le doc 3 sur les ports confirme le rôle des 3 façades maritimes des la triade (façade de l'Europe du nord, façade atlantique de l'Amérique du nord, façade japonaise)

 

Q2 :L'Europe occidentale que l'on peut assimiler à l'Union Européenne des 27 (400 millions d'habitants) est effectivement le premier pôle du commerce mondial , deux fois plus important que l'Asie orientale et 4 fois que l'Amérique du nord . Cela s'explique précisément par l'importance du commerce intra-zone c'est à dire à l'intérieur de l'UE, commerce d'autant plus élevé que les droits de douane sont élevés. De plus elle commerce avec les 2 autres pôles achetant beaucoup de biens de consommation au pôle asiatique et des produits agricoles au pôle américain par exemple.

 

Q3 : les 3 planisphères et le texte du secrétaire de la CNUCED mettent en évidence l'émergence de nouveau espaces partenaires et concurrents de la Triade : d'abord l'Asie orientale c'est à dire les 3 ex dragons (Corée du sud, Taïwan, Singapour dont on voit qu'il est le premier port de conteneur du monde grâce en partie à sa position géographique) et bien sûr le littoral chinois représenté sur la carte par sa guirlande de ports exportateurs de produits manufacturés. Il y a aussi mais d'une moindre ampleur l'émergence du Brésil avec le rôle de Sao-Paulo et de la Russie. L'Inde n'est pas mentionnée mai elle prend de plus en plus d'importance d'où l'expression de BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) pour désigner ces pays. Le texte montre ce si ces pays émergents connaissent des difficultés conjoncturelles, cela affecte les membres de laTriade qui font du commerce avec eux, illustrant par la même , la solidarité des économies dans la mondialisation.

 

Q4 : Le tableau du doc 5 est éloquent et montre clairement que les firmes transnationales sont des acteurs déterminant dans la mondialisation et que leur pouvoir économique est considérable car leur revenus sont souvent supérieurs au PNB de certains États : ainsi Wal-Mart entreprise américaine n° 1 de la distribution (carrefour est n° 2) a un revenu supérieur au PNB de la Belgique qui compte 10millions d'habitants !

 

Q 5 : L'ensemble documentaire est centré sur les flux commerciaux, mais la mondialisation a développé d'autres flux : flux humains de travailleurs peu qualifiés des pays pauvres cherchant fortune dans les pays riches, ou travailleurs hautement qualifiés du monde entier attirés par les États-Unis, mais aussi les flux temporaires des touristes auxquels il faut malheureusement ajouter les flux des réfugiés qui fuient les guerres. Mais il y a aussi les flux financiers organisés autour des 3 places boursières et dont la crise financière actuelle souligne l'importance ! Enfin le monde est parcouru par des flux d'informations, d'images, de sons, d'idées qui se transmettent par le cinéma, les chaînes TV, internet et qui tendant à faire de la planète un village ! Nous sommes passés de la civilisation industrielle à la civilisation de la communication ! On peut ajouter les flux des marchandises illicites (drogues, trafic d'armes) qui représentent des sommes considérables et enfin ou pourrait évoquer le marché des « droits à polluer », qui constitue un échange (capitaux contre rachat des droits) entre les pays du nord et du sud,

 

Deuxième partie : réponse organisée à la question : la mondialisation des échanges : flux, lieux, acteurs

La mondialisation est un processus intégrant de plus en plus les territoires, les économies par des flux de marchandises, de capitaux, d'hommes,d'images, de sons, d'idées, processus facilité par la révolution des transports maritimes aériens, terrestres et par la révolution des télécommunications. Quelles sont les traductions géographiques et les dynamiques de cette mondialisation ?

 

La mondialisation suppose des espaces moteurs (les centres) et effectivement les 3 planisphères mettent en évidence la Triade (Amérique du Nord, Europe occidentale, Japon). Ainsi la domination du «nord » est évidente : Le « sud » apparaît beaucoup moins puissant sur les 3 planisphères surtout l'Afrique alors que l'Amérique latine est une « périphérie « intégrée à l'Amérique du Nord et le Moyen -Orient fourni de l'énergie à la Triade. Mais ces 3 documents montrent l'affirmation de l'Asie orientale tant au niveau du commerce, que des des très grandes villes et surtout des ports. Nous constatons donc que la mondialisation recompose les dynamiques de l'espace mondial et qu'il faudrait parler d'un 3° pôle l'Asie orientale comme pôle de la Triade et non plus seulement du Japon. D'ailleurs les JO de Pékin en 2008 illustrent parfaitement l'émergence de cette zone.

Au niveau du commerce de marchandises(doc 1) nous remarquons que plus de 70 % du commerce mondial se fait entre les membres de la Triade avec des flux nord/nord avec comme exemple les États-Unis qui exportent des produits agricoles et des biens d'équipement (Boeing) vers l'Europe ou le Japon , mais qui importent des biens de consommation du Japon ou de ll'Union européenne. . Nous remarquons la faiblesse des autres espaces mondiaux dans le commerce. La Russie et le Moyen -orient envoient vers les 3 pôles une partie de l'énergie (pétrole et gaz) dont ils ont besoin ce qui permet à ces territoires de jouer un rôle économique dans les flux financiers grâce aux pétro-dollars. L'Amérique latine était traditionnellement liée à l'Amérique du nord avec des échanges « classiques «  : exportation de produits agricoles et de matières premières et importation de bien manufacturés venant de l'Amérique du nord.

Le document 3 sur les ports met en l'émergence de l'Asie orientale composées des 3 ex dragons (Corée du sud, Taïwan, et Singapour) ainsi que le littoral chinois et l'on pourrait ajouter des pays comme les Philippines, l'Indonésie,le Vietnam qui sont des nouveaux « pays-ateliers » ) En effet, les firmes transnationales de la Triade profitent de la division internationale du travail (DIT)et font fabriquer par une main d'œuvre disciplinée et bon marché des biens de consommation vendus à l'échelle mondiale et aussi de plus en plus sur le marché régional avec l'augmentation du niveau de vie. Singapour est le premier port à conteneurs du monde vu sa situation géographique et la guirlande des ports du littoral chinois devient de plus en plus importante s'intégrant de de plus en plus à la façades maritime japonaise et étant reliée aux deux autres façades maritimes mondiales : celle de l'Europe du nord et celle de l'Amérique du nord. La route maritime qui va de la Californie à l'Asie orientale supplante la route transatlantique ! IL faudrait ajouter à ces façades les hubs aéroportuaires et les « ponts terrestres » ferroviaires comme celui de la Russie (Asie orientale/Europe de l'ouest)mais aussi le « land bridge » qui traverse l'Amérique du nord,(Asie orientale, façade atlantique de l'Amérique du nord).

L'Afrique et surtout l'Afrique subsaharienne apparait comme un espace peu intégré à la mondialisation. Les docs 2 et 3 soulignent le rôle de l'Afrique du sud pays producteur de diamants, de charbon est le pays le plus développé d'Afrique noire. Pour le reste le continent exporte surtout des matières premières et des produits agricoles mais l'arrivée massive des capitaux, des marchandises venant de Chine est en train de transformer ce continent.

Ainsi à côté de laTriade il faut mettre en évidence l'existence de ce que l'on appelle les « BRIC » : Brésil, Russie, Inde, Chine qui comptent de plus en plus dans l'économie mondiale.

Les flux commerciaux se modifient donc à l'échelle mondiale : traditionnellement les pays du sud exportaient vers le nord des produits agricoles ou des matières premières vers le « nord d» qui vendaient des produits manufacturés. Si ces flux existent toujours on a constaté que l'Asie orientale exporte des biens de consommation vers les pays du nord qui en échange lui vendent des biens d'équipement, mais les puissances émergentes du sud Asie Orientale, Inde, Brésil Mexique produisent de plus en plus des bien d'équipement et les échanges sud/sud se multiplient. A ces flux « légaux » il faut ajouter les flux illicites : trafic de drogues (premiers produits agricoles en valeur), d'armes et d'êtres humains (réseaux de prostitution) qui génèrent des profits considérables pour les mafias américaines, chinoises, russe ou italienne... qui blanchient cet « argent  sale » dans des paradis fiscaux (comme Monaco !) avec la complicité des banques et des dirigeants des pays !

Les grandes métropoles (doc 2) restent pour l'essentiel concentrées dans la triade (villes mondiales comme NY, Tokyo, LA, Chicago, Londres, Paris, mais le document 2 souligne aussi l'émergence des villes des pays en développement (Shanghai, Bombay, Sao-Paulo). Ces métropoles qui forment l'archipel mondial concentrent les acteurs qui ont le pouvoir de commandement. Sièges sociaux des entreprises transnationales dont le pouvoir économique est souvent largement supérieur à celui des État comme Wal-Mark par rapport à la Belgique, qui aurait pu « s'acheter » toute l'Afrique subsaharienne moins l'Afrique du sud !(doc 5).Les entreprises transnationales sont les symboles les plus apparents de la mondialisation : il y a peu d'êtres humains sur la planète qui ne connaissent pas les nom de Coca Cola, de Nike, d'Addidas, de Mac-Donald !!! ces métropoles sont des pôles boursiers (NY, Chicago Londres, Tokyo, Hong kong, ) avec les banques et les sociétés d'assurance dont le rôle est souligné avec la crise financière actuelle. Mais elle concentrent aussi les institutions économiques économiques internationales : OMC (org mondiale du commerce) à Genève ; FMI (Fonds Monétaire international) à Washington. Les Etats sont eux aussi des acteurs de la mondialisation par l'importance de leurs commandes,par leurs décisions économique (attirer des investissements étrangers, niveau de qualification de la main d'œuvre etc et leur politiques diplomatique ou culturelle.

En plus des flux commerciaux symbolisés par la littoralisation de l'économie et des flux financiers, ces métropoles organisent des flux qui sont absents des documents présentés : flux migratoires et flux d'information. Elles attirent les hommes peu qualifiées qui veulent réussir et aussi certaines comme aux EU organisent le Drain-brain (on attire les gens hautement qualifiés du monde vers les entreprises et les universités). Les flux touristiques sont eux aussi de plus en plus considérables en particulier avec l'augmentation du niveau de vie en Asie orientale et en Chine et ainsi des millions de touristes asiatiques vont déferler en Europe ou en Amérique ! Mais ce sont les flux d'informations qui sont les plus révélateurs de cette mondialisation : images par le cinéma et surtout par les séries télévisées mondialement connues .Flux d'information avec les chaîne d'information en continu : CNN, BBC, Algégiras...et surtout la révolution d'Internet qui offre des possibilités infinies de liaison entre les citoyens de l'espace mondial et d'ailleurs les régimes totalitaires comme en Chine et en Iran cherchent à limiter l'accès, à contrôler ces flux d'information.

La encore la domination de la Triade est nette ( cinéma d'Hollywood, CNN...)mais elle s'effrite car les pays émergents imitent le système américain : on passe de « Dallas » à « Marina » (Mexique) et d'Hollywood (LA) à Bollywood (Bombay) et des mangas japonais à ceux de la Corée du sud ! La puissance économique des pays riches et en particulier des EU fait dire à certains que l'on assiste à une unification culturelle du monde, en fait à une américanisation mais ce schéma est simpliste et la mondialisation permet aussi la diffusion de cultures d'autres civilisations que celles de l 'Occident Et ce ne sont pas les formes de résistance à la culture occidentale qui manquent ! En fait on assiste plus à un métissage culturel né de la mondialisation et comme celle-ci modifie les espaces ceux qui émergent pourront diffuser leur civilisation. Nous avons donc vu qu'à l'aube du XXI° siècle, la mondialisation s'accélère grâce aux révolutions technologiques et aux transformations du capitalisme et que cela conduit à une recomposition des hiérarchies des territoires tant à l'échelle mondiale que nationale ou régionale.

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8 août 2011 1 08 /08 /août /2011 17:29
13585110.jpgQuand peut-on parler d'un krach boursier ?

LEMONDE.FR Avec AFP | 08.08.11 | 16h20

 

Des traders à Wall Street le 5 aout 2011AP

Après la dégradation de la note des Etats-Unis par l'agence Standard and Poor's, le spectre du krach boursier a plané ce weekend. Il n'y a pas de définition économique précise d'un krach mais, dans la pratique, cette expression s'applique à une baisse soudaine et précipitée des actions (plus de 20% en quelques jours) touchant une ou plusieurs places financières.

D’une manière générale, il fait suite à une surévaluation du marché boursier. Le déclencheur est le plus souvent l’éclatement d’une bulle spéculative, financière ou immobilière. L'une de ses caractéristiques principales est l'effet de panique qui voit les investisseurs tous vendre en même temps, créant ainsi une spirale infernale.

EN 1636, LES RÉPERCUSSIONS DE LA  TULIPOMANIA EN HOLLANDE

Le premier krach boursier de l'histoire a eu lieu en 1636 en Hollande et concerne le commerce de bulbes de tulipe. Cette marchandise très prisée possédait une valeur très élevée. Au point culminant de la spéculation, une tulipe était négociée l'équivalent de 87 000 euros en valeur actuelle. Lorsque la noblesse prit conscience du déséquilibre financier du produit, les prix chutèrent fortement. Surnommé la "Tulipomania", ce krach aura de sérieuses répercussions sur l'économie de l'époque.

Au XXe siècle, les places financières mondiales ont connu deux krachs marquants, en 1929 et en 1987, qui ont eu des conséquences très différentes. L'activité a rapidement repris après le krach d'octobre 1987, alors que la "Grande dépression" de 1929 s'est traduite par plusieurs années de récession économique, de chômage et de misère débouchant sur la 2e guerre mondiale.

L'effondrement des marchés boursiers en octobre 1929 a fait suite à l'explosion d'une bulle spéculative qui avait poussé des millions d'Américains à acheter des actions par le biais de fonds d'investissement, les "trust funds" qui se sont écroulés les uns après les autres.

Le lundi 28 octobre 1929, l'indice Dow Jones s'effondrait de 13 %, avec une nouvelle chute de 12 % le lendemain (le "mardi noir"). Fin novembre, il avait perdu la moitié de sa valeur, et près de 90 % à la mi-1932.Il ne retrouve ses niveaux d'avant le krach qu'en 1954. Il faut attendre la fin du second conflit mondial, en 1945, pour que l'économie internationale retrouve le chemin d'une croissance durable, jusqu'aux turbulences des années 1970 et au nouveau krach de 1987.

Cette année-là, encore un lundi d'octobre, le 19, le Dow Jones s'effondre de 23 % sur une seule séance, la plus forte jamais enregistrée sur cette place à ce jour. La plupart des marchés mondiaux suit le mouvement. Mais ce krach, aggravé par des problèmes de traitement informatique des ordres, fut sans lendemain. Les indices rebondirent rapidement et deux ans plus tard le Dow Jones revenait à ses niveaux d'avant krach.

Plus récemment, les Bourses mondiales ont connu des moments difficiles mais sur une période limitée, comme en 1997, lors de la crise asiatique, et en 1998, lors de l'effondrement du fonds spéculatif LTCM dans le sillage de la crise russe. Ou en 2000, lors de l'éclatement de la bulle internet, et en 2001 après les attaques terroristes aux Etats-Unis.

Le krach d'octobre 2008 entraîne la plupart des bourses mondiales vers la plus forte baisse de leur histoire sur une semaine: -22 % à Paris, -24 % à Tokyo, et -21 % à New York. En cause, le  dégonflement brutal de la bulle de l'immobilier aux États-Unis, et principalement des subprimes, accompagné de difficultés de financement du capital-investissement. Le lundi 15 septembre 2008, l'annonce de la banqueroute de la banque d'affaires américaine, Lehman Brothers, avait fait chuter toutes les places financière du monde.

 


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14 juillet 2011 4 14 /07 /juillet /2011 14:33

Cartographie — Economie et finance

Derrière les mythes du libre-échange

octobre 2006

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Le refus du libre-échange est souvent supposé signifier repli autarcique protégeant des productions trop coûteuses. A l’inverse, les « ouvertures » au commerce international et le décollage économique de la Corée du Sud ou de la Chine sont présentés comme des applications du « libre-échange ». C’est occulter le sens des mots et des enjeux. Le libre-échange implique une compétition libre (donc entre égaux), non faussée par l’Etat. Et ce n’est pas tant l’autarcie qui lui est opposée que des échanges sous contrôle – ouvrant un débat sur ses critères. Un fort « taux d’ouverture » – pourcentage élevé d’exportations rapporté à un indicateur de production – peut être associé à un très fort interventionnisme d’Etat, comme en Corée du Sud et en Chine, dont la croissance a été « protégée »... C’est ce qu’ont choisi tous les pays aujourd’hui développés, fait occulté par les présentations dominantes de l’histoire du commerce mondial.

Conseillée par David Ricardo, principal théoricien du « libre-échange », l’Angleterre du XIXe siècle abolit les corn laws – qui protégeaient jusqu’alors la production céréalière britannique. L’Angleterre, qui avait connu sa révolution industrielle capitaliste un siècle avant la France, menait jusque-là, comme les autres puissances commerçantes, une politique « mercantiliste ». C’est-à-dire une politique protectionniste dans le cadre d’une alliance entre Etats forts et grands marchands du commerce « au loin », appuyée sur les armées pour conquérir le « nouveau monde » et contrôler les grandes routes du commerce mondial. La révolution industrielle et l’expansion des échanges se sont réalisées – de l’Europe occidentale aux Etats-Unis et jusqu’au Japon – sur des bases protectionnistes.

La thèse « libre-échangiste » fut formulée au cœur de la première puissance industrielle et colonialiste de l’époque en réponse à une crise majeure du profit. Et si elle est remise à l’ordre du jour, au tournant des années 1980, aux Etats-Unis, c’est pour les mêmes raisons. La tendance à la chute du profit fut analysée par Ricardo (avant d’être développée par Karl Marx) en constatant le rendement décroissant des terres.

L’Angleterre sacrifia alors sa production de blé et chercha à importer des matières premières à coût plus faible, afin de restaurer ses profits...

Mais la thèse du libre-échange fut présentée par ses promoteurs comme « universelle », chaque pays étant supposé y gagner en se spécialisant « librement » (sans le moindre rapport de domination...) dans les productions où il dispose d’un « avantage comparatif ». Les crédits ou investissements des pays riches devaient permettre aux pays pauvres d’acheter les biens des pays développés – le remboursement de ces dettes devant venir par l’exportation.

Dès le XIXe siècle, cette thèse fut dénoncée comme hypocrite aux Etats-Unis comme en Allemagne. Ces puissances montantes rivales de l’Angleterre soulignaient que celle-ci préconisait la suppression des protections une fois sa position dominante acquise. Mais si les Etats-Unis, l’Allemagne ou le Japon se construisaient alors en se protégeant des premières puissances d’Europe occidentale, ils se lancèrent tous trois, comme le Royaume-Uni, dans une expansion impérialiste imposant aux pays dominés la suppression de leurs protections. Le double langage intitula « libre-échange » cette ouverture forcée des pays quand les métropoles continuaient, par un interventionnisme d’Etat, à contenir crises périodiques et explosions sociales.

Les révolutions du XXe siècle dans les pays de la périphérie cherchèrent à rompre la dépendance porteuse de sous-développement. La guerre froide entre systèmes facilita la décolonisation et la résistance aux dominations. Des politiques d’Etat interventionnistes subordonnèrent le commerce international à des choix autocentrés, dans le cadre de dictatures ou dans les « sociétés de consommation » – sans que, nulle part, les populations aient un réel contrôle des choix.

Dans les années 1970, tous ces modèles se confrontaient aux contradictions de ce type de croissance. Les Etats-Unis, en perte d’hégémonie et face à une crise des profits, remirent à l’ordre du jour la « libre concurrence ». Derrière ce discours contrastant avec un protectionnisme musclé des grandes puissances, un tiers du commerce mondial se déroule au sein des firmes multinationales : celles-ci délocalisent leurs ateliers selon les avantages comparés de fiscalité et de coûts salariaux dans un monde pour elles...

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20 avril 2008 7 20 /04 /avril /2008 12:38
La mondialisation est tout à la fois un phénomène économique, social et géographique. Elle contribue à façonner l'espace. Les espaces transfrontaliers en sont l'illustration. Ils constituent une forme d'interface entre des espaces aux caractéristiques très différentes. Dans le programme de géographie de terminale, au moins 3 espaces transfrontaliers sont abordés: la Main Street entre les Etats-Unis et la Canada, la Zone dite des Trois Frontières au Sud de l'Europe rhénane et la frontière entre les États-Unis et le Mexique. Ce dernier exemple est sans doute le plus abouti.

La délocalisation des productions nord-américaines

Une maquiladora, ou son abréviation maquila, est l’équivalent des zones de traitement pour l’exportation (export processing zone, EPZ). Ce terme désigne une usine qui bénéficie d'une exonération des droits de douane pour pouvoir produire à un moindre coût des marchandises assemblées ou  transformées à partir de composants importés pour être ensuite exroptées.

Les maquiladoras sont  nées au milieu des années 1960  au Mexique, dans les zones frontalières avec les États-Unis d'Amérique. Ce sont pour l'essentiel des industries manufacturières qui ont besoin de beaucoup de main-d'oeure: elles fabriquent entre autres des vêtements, de l’électronique, des pièces automobiles. En 2000, près de quatre mille de ces usines fonctionnaient dans ce cadre, employant plus d'un million trois cent mille personnes et représentant le tiers des importations.

Localisation des princa pales maquiladoras                            Frontière à Mexicali/Calexico


 

Secteurs d'activités à  à Tijuana                                                        Nombre d'emplois dans les maquiladoras


Les investissements étrangers (IDE) au Mexique proviennent largement des États-Unis : en effet ils représentent 61 % des IDE  pour l'année 2000, très loin devant ceux réalisés par les pays de l'Union Européenne (19,2 % pour Royaume-Uni, l'Espagne, la France, les Pays-Bas, et l'Allemagne réunis).


Les Maquiladoras sont des usines d'assemblage implantées au Mexique - notamment à proximité de la frontière américaine - les investissements viennent de firmes américaines qui trouvent sur place une main d'œuvre abondante et bon marché (importants flux de main d'œuvre vers le nord du Mexique. Une fois assemblés, les produits sont vendus sur le marché américain.




L'impact de l'ALENA
L'Accord de Libre Echange Nord Américain constitue un espace de libre circulation des marchandises et des capitaux sans droits douaniers aux frontières (pas de libre circulation des personnes) entre trois pays : les États-Unis, le Canada et le Mexique. L'ALENA est entré en vigueur en 1994, cet Accord a contribué à faire émerger la dynamique spatiale de la Mexamérique. On peut estimer que l'ALENA bénéficie d'abord aux entreprises des États-Unis et à son marché intérieur puisque ce pays « exploite » ainsi la main d'œuvre mexicaine.
Parallèlement à cette de libre circulation des capitaux, les États-Unis durcissent leur politique de contrôle à la frontière pour endiguer l'immigration clandestine. le renfocrement des gardes-frontière et la construction d'un mur séparant les États-Unis du Mexquis visent à maintenir au Sud les Mexicains qui veulent toujours émigrer vers le Nord malgré le développement des maquiladoras.

Article publié le 05-10-2006 sur le site www.la-croix.com
George W. Bush a signé mercredi 4 septembre une loi de financement de 33,8 milliards de dollars pour des programmes de "sécurité intérieure" incluant la construction d'un mur à la frontière mexicaine.
Le président américain George W. Bush a promulgué mercredi 4 octobre une loi finançant la construction de plusieurs centaines de kilomètres de barrière sur la frontière mexicaine pour stopper l'immigration clandestine, malgré les protestations du gouvernement mexicain.
George W. Bush a signé dans l'Arizona (sud-ouest), Etat affecté au premier chef par l'immigration clandestine, une loi de financement de 33,8 milliards de dollars pour des programmes de sécurité intérieure. Sur ces quelque 34 milliards, 1,2 milliard est affecté au renforcement de la frontière, à un mois d'élections parlementaires incertaines où les élus de sa majorité républicaine comptent bien se prévaloir de cette mesure controversée. Le "mur" est l'une des rares concrétisations du vaste débat sur l'immigration qui a occupé le Congrès pendant des mois.

"Une réforme globale de l'immigration"
George W. Bush est très loin d'avoir mené à bien son grand projet de réforme "globale" de l'immigration, alliant répression de l'immigration clandestine et régularisation temporaire d'une partie des quelque 11 millions de clandestins vivant aux Etats-Unis.
"Nous continuerons à travailler avec le Congrès pour parvenir à une réforme globale de l'immigration qui sécurise cette frontière, assure le respect de la loi et fasse honneur à l'héritage dont nous sommes fiers et qui est celui d'un pays d'immigrants", a dit George W. Bush à Scottsdale. Mais le Congrès reste très divisé sur les aspects plus libéraux de la réforme préconisée par George W. Bush.

Mexico proteste
Le gouvernement mexicain a, lui, énergiquement réprouvé la construction comme une "décision électoraliste". "Le gouvernement du Mexique exprime son énergique rejet face à la construction de murs (...), cette décision porte atteinte à la relation bilatérale globale et elle est contraire à l'esprit de coopération qui doit prévaloir pour garantir la sécurité frontalière", a déclaré le porte-parole du président Vicente Fox, Ruben Aguilar.
Le Sénat américain a approuvé le 29 septembre, à une écrasante majorité de voix républicaines mais aussi démocrates, la construction d'ici au 31 décembre 2008 d'un "mur" de 1.200 km. Il couvrirait les sections les plus poreuses des 3.200 km de frontière entre les Etats-Unis et le Mexique, à commencer par le désert meurtrier de l'Arizona. Le 1,2 milliard de dollars inscrit dans la loi promulguée mercredi paraît cependant loin de pouvoir financer un tel projet, dont on ignore le coût global.

Barrières amovibles, radars, détecteurs, caméras à infrarouge...
La loi signée par George W. Bush finance davantage de clôtures, des barrières amovibles, de l'éclairage, des radars, des détecteurs, des caméras à infrarouge, et contribue à l'effort visant à porter à 18.000 le nombre de garde-frontières d'ici à 2008, a indiqué George W. Bush.Les 33,8 milliards de dollars serviront par ailleurs à déployer des équipements de détection de matière nucléaire aux points d'entrée aux Etats-Unis, à renforcer la sécurité autour des installations chimiques, à protéger les villes américaines contre les armes de destruction massive et à empêcher les terroristes d'accéder au territoire américain, a dit George W. Bush.
AFP


 

La formation d'un espace humain transfrontalier
La Californie, l'Arizona, le Nouveau-Mexique et le Texas sont les États américains du sud frontaliers avec le Mexique. El Paso se situe sur le Rio Grande au Texas, Los Angeles et San Francisco sont des grandes villes de la Californie. La minorité hispanique est importante dans ces États : elle représente 42 % de la population du Nouveau-Mexique, 32,4 % de la population californienne (moyenne des Etats-Unis qui est de 13 %). Les Hispaniques représentent les trois quarts de la population d'une ville comme El Paso et près de la moitié de celle de San Francisco. Ces indicateurs montrent que les Hispaniques constituent une forte minorité de la population au sud des États-Unis.


La Mexamérique est un mot qui rend compte des réalités de l'espace transfrontalier entre les deux pays : côté américain, la population hispanique est très présente, on trouve des villes jumelles avec celles du Mexique : San Diego (Californie) et Tijuana (Mexique) par exemple. L'espagnol est la langue dominante. Côté mexicain, sont implantées de nombreuses  maquiladoras : ce qui fait du nord du Mexique une zone « atelier » des USA. Cet espace draine des flux de capitaux américains et des flux de main d'œuvre importants (effet polarisant). La Mexamérique constitue ainsi un espace original en développement qui participe des dynamiques spatiales américaines actuelles.

Les maquilarodas menacées par la concurrence
Le nord du Mexique doit faire face depuis la fin de l'année 2000 à la concurrence de nouveaux pays ateliers, notamment la Chine où les salaires sont moindres : avec ces nouvelles délocalisations, de nombreux centres de montage ont été fermés provoquant des licenciements massifs dans la Mexamérique.

                                                 Petites mains du Sud pour firme du Nord

Peu sourcilleuse sur les conditions de travail dans les entreprises auprès desquelles elle se fournit, Wal-Mart sous-traite une grande partie de ses produits en Afrique, en Amérique latine, et désormais en Chine, où les salaires sont encore plus bas.

Jane Doe II, qui utilise ce pseudonyme pour « se protéger ainsi que sa famille de tous préjudices et représailles », travaille depuis septembre 2003 sur une machine à coudre d’une usine de confection de Shenzen, dans le sud de la Chine. Comme 4 800 autres entreprises du pays, sa société opère pour l’une des marques vendues par le géant du commerce de détail. Pour fournir les linéaires de Wal-Mart, Jane Doe II – l’une des 130 000 Chinois(es) qui œuvrent pour un sous-traitant de la firme américaine – abat à l’occasion jusqu’à vingt heures de labeur par jour sans que ses heures supplémentaires soient payées. A 16,5 cents de l’heure (0,13 euro), Jane Doe II ne reçoit pas non plus le salaire minimum légal (31 cents ; 0,25 euro) requis par les lois du travail de son pays. Son entreprise ne lui ayant pas fourni la tenue de protection nécessaire, l’ouvrière souffre par ailleurs de troubles respiratoires et de démangeaisons cutanées dues aux poussières de coton et de laine auxquelles elle est exposée. […]

Depuis 2001, l’entreprise américaine a accompagné – si ce n’est provoqué – la migration de ses sous-traitants vers les nouvelles zones économiques chinoises, au nom d’une logique résumée par le magazine en ligne Fast Company : « Wal-Mart a le pouvoir de serrer au maximum les marges de ses fournisseurs. Pour survivre à cette politique, les fabricants de tout ce qui peut se vendre – des soutiens-gorge aux vélos en passant par les blue-jeans – ont dû licencier leurs employés et fermer leurs usines américaines afin de sous-traiter outre-mer. » Plus de la moitié des importations de produits non comestibles proviennent aujourd’hui de Chine, où la multinationale compte également une centaine de supermarchés et sa principale centrale d’achat planétaire. […]

Que Wal-Mart soit accusée de telles pratiques n’est pas inédit. Rien qu’en 2002, année où elle importa aux Etats-Unis 291 200 conteneurs de biens de consommation, la firme a fait l’objet de 6 000 plaintes en justice pour ses pratiques sociales.[…]. Aux côtés de Jane Doe II de Shenzen, on trouve d’autres victimes anonymes d’une politique commerciale visant à « casser les prix à tout prix ». Elles travaillent à Mastapha (Swaziland), à Sebaco (Nicaragua), à Dacca (Bangladesh). La plupart sont des femmes. Leur histoire atteste une « walmartisation » de la planète, un mot dont le syndicat mondial des professions du commerce estime qu’il est « en passe de devenir familier, et de signifier à la fois dumping social et antisyndicalisme ». […]

Sous le feu de deux formes de contestation – internationale et locale […], Wal-Mart s’est engagée en 2005 dans une importante opération de communication destinée, selon son président-directeur général Lee Scott Jr, à répondre à « l’une des campagnes les plus organisées, sophistiquées et coûteuses jamais lancées contre une seule entreprise ». Pour la question des sous-traitants, l’opération a consisté à relativiser les faits et à afficher sa conscience sociale. Wal-Mart assure ainsi être en rapports réguliers avec plusieurs organisations non gouvernementales luttant pour la fermeture des sweat shops et des maquiladoras, d’où l’entreprise continue pourtant à importer 50 % de sa marchandise étrangère.[…]

ean-Christophe Servant (journaliste), "Petites mains du Sud pour forme du Nord", Monde Diplomatique, janvier 2006, p. 18

Note :  * Wal-Mart : puissante multinationale américaine.



Le cas de la firme multinationale Wal-Mart illustre parfaitement la mondialisation « libérale » actuelle. En effet Wal-Mart pressurise au maximum ses sous-traitants qui fabriquent dès lors dans les pays à faible coût de main d'œuvre et où les protections sociales sont quasi-nulles ou bafouées. Cette politique du « casser les prix à tout prix » favorise le « dumping social et l'antisyndicalisme ». La main d'œuvre des pays parmi les plus pauvres (Swaziland, Nicaragua, Bangladesh) est ainsi exploitée après celle des pays émergents comme le Mexique (et notamment le nord du pays). Cet exemple des pratiques de la multinationale américaine Wal-Mart illustre une forme de domination du Nord sur « les Suds »... Quand mondialisation rime avec « walmartisation »... c'est-à-dire une mise en concurrence des peuples.


Les dynamiques spatiales aux Etats-Unis évoluent au gré de la mondialisation : ce qui se passe dans les régions proches de frontières en constitue un bon révélateur. Nous traiterons ici le cas plus précis de la Mexamérique, cette dynamique spatiale  sera mise en perspective à l'échelle du monde.



Sources :
- Nicolas Hatzfeld, « Questions de recherche », La Lettre du GERPISA no 118, décembre 1997.
- Maurice Lemoine, « Les travailleurs centraméricains otages des maquiladoras », Le Monde diplomatique, mars 1998.
http://www.monde-diplomatique.fr/1998/03/LEMOINE/10134
mars 1998 -  Pages 12 et 13.
- Janette Habel, « 
Zones franches et rideau de fer. Entre le Mexique et les Etats-Unis, plus qu’une frontière », Le Monde diplomatique, décembre 1999. http://www.monde-diplomatique.fr/1999/12/HABEL/12772 décembre 1999 -  Pages 16 et 17
- Maurice Lemoine, «
Trois cents crimes parfaits. Merveilles du libre-échange », Le Monde diplomatique, août 2003.
http://www.monde-diplomatique.fr/2003/08/LEMOINE/10316 août 2003 -  Pages 14 et 15
- Villavicencio D., Les « Maquiladoras » de la frontière nord du Mexique et la création de réseaux binationaux d’innovation, INNOVATIONS, 2004/1, n° 19, p. 143-161.
- Jean-Christophe Servant, « Petites mains du Sud pour firme du Nord », Le Monde Diplomatique, janvier 2006.
http://www.monde-diplomatique.fr/2006/01/SERVANT/13092 janvier 2006 -  Page 18


Voir une présentation de la Mexcamérique en Powerpoint par une étudiante en géographie:

http://coursenligne.univ-artois.fr/aria/sources/diaporamas/L1geo/2007/frontiereamericanomex.ppt






 


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16 avril 2008 3 16 /04 /avril /2008 14:28

L'accroissement régulier depuis les années 1980 des échanges mondiaux repose sur deux conditions préalables : d'une part, les frontières doivent être ouvertes (abaissement des droits de douanes) ; d'autre part, les moyens de transport doivent permettre des échanges sûrs, rapides et peu coûteux.
Le transport maritime de marchandises est un élément déterminant pour comprendre la mondialisation. Dans ce domaine, des innovations techniques jouent un rôle très important. C'est le cas avec la généralisation du conteneur dans le domaine du transport de marchandises.


1. Mondialisation et transport maritime


Une hausse considérable des échanges
Depuis les années 1950, les exportations de marchandises ont augmenté de 6 % par an en moyenne. L'augmentation des exportations des marchandises en volume a été de 9 % contre 3,8 % seulement pour la production mondiale, ce qui souligne que la mondialisation est avant tout un phénomène de généralisation des flux commerciaux.


Les produits manufacturés représentent 70 % des échanges mondiaux en valeur. La division internationale du travail contribue à cette hausse. Ainsi, plus du tiers du commerce mondial est de type intra-firme, c'est à dire qu'il s'opère entre maison mère et filiales de FMN


Le rôle de la conteneurisation

La conteneurisation concentre aujourd'hui 80 % du trafic marchandises diverses par voie maritime". Aujourd'hui, environ 80 % des échanges transcontinentaux se font par voie maritime. En 2005, 12 % du tonnage transporté dans le monde l'ont été par conteneur.



2. La révolution du conteneur


Le Emma Maersk

Cette évolution a entraîné une baisse significative du coût du fret maritime. La majorité d'entre eux est construite  en Corée du Sud, notamment par Hyundai.

Un tranport mutimodal
Les transporteurs maritimes ont développé des chaînes de transport à l'intérieur des continents. Le caractère
d'interchangeabilité du conteneur est à l'origine de l'essor des réseaux de transport mondiaux et des chaînes de transport qui associent le rail, la route et le fluvial au transport maritime pour concevoir un transport de bout en bout, de porte à porte. Les conteneurs peuvent être acheminés indifféremment par camions, barges, wagons ou navires.

Le conteneur : un caisson standardisé
Le transport maritime conteneurisé est né sous l ‘impulsion d'un entrepreneur américain, Malcolm Mac Lean, qui en 1956 adapta 4 navires pour transporter des remorques de camions par voie maritime. Ce mode de transport ne se généralise qu'à partir des années 1960.
Un conteneur, c'est une « boite » rectangulaire de dimension universelle : la clé de son succès réside dans sa standardisation.
Les conteneurs « dry » (sec) de 20 et 40 pieds de long (environ 6 et 12 mètres) sont les plus utilisés. Ils servent au transport des marchandises dites sèches, conditionnées en caisses, cartons, balles, palettes... Mais d'autres conteneurs plus spécifiques ont été crées : les conteneurs-citernes (tank container), les plein-ciel (open top), les réfrigérés (reefer)... Le conteneur standard de 20 pieds sert d'unité de référence pour estimer les capacités d'un navire et évaluer les flux. La quasi totalité d'entre eux est fabriquée en Chine.

Le porte-conteneur
Navire spécialisé, il apparaît dans les années 60. Il s'agit alors de simples vraquiers ou bateaux-citernes modifiés pouvant transporter jusqu'à 1 000 EVP. Aujourd'hui, certains navires atteignent 14 000 EVP comme le Emma Maersk (compagnie Maersk Lines) lancé en 2006.

 


Les modes de transport

 1. Opération de dépotage/empotage dans le port par un portique

2. Chargement d'un barge par un portique (transport fluvial)



3. Transport de conteneurs par train



4. Tranport d'un conteneur par camion


L'accroissement du trafic conteneurisé induit un formidable développement des transports de pré et post-acheminement, c'est à dire apportant les marchandises du continent jusqu'au navire de chargement et l'emmenant du navire déchargé à sa destination finale sur le continent. Le parcours terrestre est fondamental car il est le premier et le dernier maillon de la chaîne logistique multimodale.



3. L'affirmation de quelques façades maritimes


Les terminaux portuaires

Un port moderne est un ensemble de terminaux spécialisés. Les plus grands jouent le rôle de plate-forme de concentration / éclatement de dimension continentale.


Port du Verdon (France). Les portiques (grues géantes) chargent les conteneurs stockés à proximité du quai.


Les opérations de manutention se réalisent au terminal (ensemble de quais et parcs de stockage spécialisés par type de marchandises). Les navires se placent à quai au regard des portiques (grues pour conteneurs). A bord du navire les dockers dessaisissent (désarriment) les conteneurs qui sont liés les uns aux autres par les pièces de coin durant la traversée. Le portiqueur (grutier) peut alors placer le spreader (structure où sont fixés les verrous permettant d'accrocher et de soulever le conteneur) à l'aplomb du conteneur et commencer le déchargement.
Les grues les plus modernes déchargent aujourd'hui un conteneur toutes les 30 secondes. Les escales sont ainsi réduites à 24 heures.

La domination de quelques grands ports
Quelques grands ports domient le transport de conteneurs. Dans certains cas, « les hubs », les conteneurs ne font que transiter.


La diffusion de la conteneurisation de 1970 à 2003, montre clairement non seulement le rôle de la Triade dans ces échanges, mais aussi l'émergence de l'Asie et plus particulièrement de la Chine. En 2003, les ports d'Asie orientale concentrent à eux seuls 47 % des conteneurs manutentionnés dans le monde. La part des deux autres grands foyers de l'économie mondiale est largement inférieure : 22 % pour l'Europe et 12 % pour l‘Amérique du Nord.

Les grandes routes maritimes : une forte polarisation du trafic

Les pays de l'hémisphère nord sont les principaux producteurs et consommateurs de biens de consommation et d'équipement, fret privilégié des conteneurs. En conséquence, la quasi-totalité des échanges maritimes Est-Ouest de produits courants est conteneurisée, et ce sont sur ces lignes (segments) que sont déployés les plus grands navires. Mais la conteneurisation a aussi conquis les trafics Nord-Sud, reliant les grands pôles de consommation à, l'Afrique, l'Amérique du sud et l'Asie méridionale.
Les grandes compagnies assurent un tour du monde en trois routes qui comptent de nombreuses escales au sein de chacun des ensembles régionaux. Des porte-conteneurs desservent des lignes régulières (liner shipping).  Le principe du "hub and spokes" emprunté au transport aérien,  est utilisé : certains ports sont de simples ports de transbordement.
Des « feeders », porte-conteneurs de plus petite taille, prennent alors le relais pour des liaisons secondaires ou du cabotage. Certains ports sont des ports de transbordement tout en étant reliés à leur arrière-pays (hinterland), c'est notamment le cas dans les régions de forte production ou consommation.




Compléments :
- Une présentation dynamique de la conteneurisation (powerpoint):
http://missiontice.ac-besancon.fr/hg/grenier/ppt/geographie/revoPorteC.ppt
- Un site qui présente le tour du monde des navires de commerce: http://www.marine-marchande.net/FM/Nabucco/Index.htm
Les routes et les territoires des conteneurs, France Culture, émission du mercredi 8 avril 2009

Sources :
 - Éducation au développement durable, Le tour du monde de Thalassa, Présentation générale du transport maritime, septembre 2007.
 
 - ISEMAR, La révolution du conteneur, Note de synthèse n° 49, novembre 2002,
www.isemar.asso.fr

- Antoine Frémont, « Les réseaux maritimes conteneurisés : épine dorsale de la mondialisation », INRETS, Saint-Dié, 1er Octobre 2005.

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15 avril 2008 2 15 /04 /avril /2008 23:08

L'axe rhénan constitue un axe majeur de transport fluvial vers l'intérieur du continent européen (hinterland). Les conteneurs déchargés dans les grands ports comme Rotterdam sont ensuite transportés vers les grandes régions industrielles et les marchés situés en amont. H&S Container Line  est une entreprise spécialisée dans le transport des conteneurs sur l'axe rhénan.

Voici le texte de présentation de H&S Container Line sur son site internet. J'ai souligné les mots ou groupes de mots qui se rapportent directement au programme de géographie:


H&S Container Line vous offre une prestation tout-compris grâce à son service 24h/24h de transport vers l’hinterland par voie fluviale et ferroviaire. Nous apportons à nos clients tous les avantages liés au transport par conteneur. Nous desservons tout l’axe rhénan grâce à nos services fluviaux adaptés et flexibles, au départ des ports de Rotterdam et Anvers.
H&S Container Line propose également, à côté des prestations standard, des solutions individuelles adaptées, dans l’esprit du one-stop-shopping.
Nous sommes aussi en mesure de trouver, en collaboration avec nos clients, des solutions logistiques pour des transports exceptionnels axés sur le transport fluvial.


One-stop-shopping : Technique de vente qui consiste à offrir au consommateur/client la possibilité de réaliser la majorité de ses achats (même de nature différente), en un même endroit.



 H&S Container Line dispose de 7 agences localisées sur l'ensemble de l'axe rhénan, depuis Rotterdam et Anvers sur le littoral jusqu'à la Suisse.



Cette entreprise offre un service de transport multmodal: les conteneurs sont transportés soit par des barges, par voie ferrée ou par camion. Il s'agit donc d'un système de transport trimodal route-barge-fer.


Ces photographies montrent les opérations de chargement d'une barge porte-conteneurs.
Ce sont des portiques géants qui déplacent les conteneurs.





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9 avril 2008 3 09 /04 /avril /2008 20:28

Les entreprises qui comptent parmi les principaux acteurs de la mondialisation adoptent des stratégies à l'échelle mondiale. La société IKEA est un exmple intéressant à étudier car on parle rarement d'elle  à propos de la mondialisation et elle se situe dans un secteur rarement évoqué, celui de la vente.

Les origines
En 1943, Ingvar Kamprad, un jeune suédois de 17 ans, termine ses études. Pour le féliciter, son père lui offre une petite somme d'argent. Rapidement, Ingvar Kamprad crée sa propre entreprise, qu'il baptise IKEA. L'acronyme IKEA (Ingvar Kamprad Elmtaryd Agunnaryd) est composé à partir des initiales de son nom, du nom de la ferme de ses parents (Elmtaryd) et du nom de son village (Agunnaryd).
En 1953, la première exposition permanente de meubles ouvre ses portes à Älmhult. A partir de 1955, IKEA fabrique ses propres meubles et invente le paquet plat, qui facilite l'enlèvement de la marchandise par les clients.
En 1958, IKEA inaugure son premier grand magasin suédois à Älmhult. En 1963, IKEA ouvre son premier magasin en Norvège, dans la banlieue d'Oslo. En 1965, IKEA ouvre un très grand magasin à Stockholm. L'affluence contraint IKEA à proposer aux clients de se servir eux-mêmes au sein d'un entrepôt en libre-service. IKEA poursuit son expansion en s'installant au Danemark dès 1969 et en Suisse en 1973. L'expansion de l'enseigne s'effectue à un rythme effréné, notamment en Allemagne à partir de 1974. IKEA s'implante dans de nombreux pays. En France, un premier magasin ouvre en 1981.

 

Ikea : de nombreuses filiales


Ingvar Kamprad, a été soucieux de créer un groupe dont la structure et l'organisation garantissent indépendance. Le groupe IKEA appartient à une fondation, Stichting INGKA, basée aux Pays-Bas. La fondation détient INGKA Holding B.V. la société-mère de toutes les sociétés, du groupe industriel Swedwood aux filiales nationales détentrices des magasins. Inter IKEA Systems B.V. est le propriétaire du concept et de la marque IKEA. Il a des accords de franchise avec l'ensemble des magasins IKEA dans le monde. Le groupe IKEA est le principal franchisé de Inter IKEA Systems B.V.

 

Une entreprise aux produits « low cost »
Toue la stratégie commerciale d'IKEA repose sur des prix bas. Il lui faut donc minimiser les coûts à chaque étape de la chaîne de production.

  • IKEA conçoit des meubles en kit, c'est-à-dire prêts à être assemblés.
  • En magasin, les clients sont mis à contribution pour diminuer drastiquement les coûts de main d'œuvre en emportant et en montant eux-mêmes les meubles.
  • L'emballage des meubles en boîtes de carton plat contribue à réduire les coûts de transport de plus de 80 %.
  • L'enseigne limite au maximum ses stocks et fonctionne en flux tendus. Le réassort quotidien des magasins est assuré par 28 immenses plates-formes logistiques dans le monde. Le dépôt central se situe à Älmhult, au sud de Stockholm. Les sous-traitants jouent le rôle d'amortisseurs. Reliés au système informatique d'IKEA, ces derniers peuvent ainsi vérifier en temps réel les stocks des magasins afin d'anticiper leurs commandes.
  • Une politique de sous-traitance systématique dans les pays à bas coût de main-d'œuvre. 
    Ainsi, la fraction de la production réalisée en Asie n'a cessé d'augmenter. La Chine dépasse la Pologne, au point de devenir le plus gros fournisseur de l'entreprise, avec 18 % des produits du groupe. Au total, 30 % des produits proviennent du continent asiatique. La part des pays en développement dans la production aurait grimpé de 32 % à 48 % entre 1997 et 2001
    [1]

     

     

 

Ikea en chiffres

Ventes
Les 231 magasins IKEA, répartis dans 24 pays, rassemblent tout ce qui est
nécessaire à l'aménagement intérieur sous un seul toit. En 2007, 522 millions de clients ont visité les magasins du groupe IKEA, pour y trouver l'inspiration dans nos ambiances, des pièces aménagées en situation réelle à partir des produits IKEA.
Pour en savoir plus, voyez la section
magasins du groupe IKEA.
Les cinq principaux marchés
Allemagne 16%, États-Unis 10%, Royaume-Uni 9%, France 9% et Suède 7%.

Achats
IKEA possède 45 bureaux d'achat répartis dans 31 pays. Cela nous permet de rester à proximité de nos fournisseurs - environ 1350 répartis dans 50 pays - et de suivre de près la production afin de tester des idées nouvelles, négocier les prix, contrôler la qualité et les conditions sociales et de travail.
Les cinq principaux fournisseurs
Chine 22%, Pologne 16%, Italie 8%, Suède 6% et Allemagne 6%.

Collaborateurs

Le groupe IKEA emploie 118.000 personnes sur différentes fonctions: achats, distribution, développement de l'assortiment, services en soutien à l'ensemble des magasins, groupe Swedwood.

Source : http://www.ikea.com/ms/fr_FR/about_ikea_new/facts_figures/index.html



En mai 2006, IKEA compte 231 magasins implantés dans 34 pays/territoires. C'est le premier distributeur mondial d'articles pour l'aménagement de la maison.
Le groupe IKEA emploie 90 000 salariés dans 44 pays. Le chiffre d'affaires d'IKEA International en 2005 s'élevait à 14,8 milliards d'euros. L'Allemagne constitue le marché le plus important d'IKEA avec 37 magasins et 20 % des ventes. La Grande-Bretagne est le 2ème marché en importance avec 12 % des ventes, les Etats-Unis représentent 11 % des ventes, la France 9 % et la Suède 8 %. La chaîne de meubles suédois IKEA prévoit d'ajouter 10 magasins à son réseau de vente existant en Chine continentale au cours des six prochaines années.


Olivier Bailly et Jean-Marc Caudron et Denis Lambert, « Ikea en Inde, un emploi démontable », Le Monde Diplomatique, décembre 2006, pages 20 et 21. http://www.monde-diplomatique.fr/2006/12/BAILLY/14239
Olivier Bailly, Jean-Marc Caudron et Denis Lambert, « Entre silence et mythe », Le Monde Diplomatique, décembre 2006, pages 20 et 21.
http://www.monde-diplomatique.fr/2006/12/BAILLY/14238
« IKEA ouvrira 10 nouveaux magasins en Chine en 6 ans », 04/06/08 07:04:17,  www.chine-informations.com

www.ikea.com/ms/fr_FR/about_ikea_new/pdf/IKEA_FF07_FR.pdf
Mathilde Visseyrias, « Ikea affole les maires avec son projet d'usine », Le Figaro,  09/01/2008 | Mise à jour : 07:28.



[1] . Olivier Bailly et Jean-Marc Caudron et Denis Lambert, « Ikea en Inde, un emploi démontable », Le Monde Diplomatique, décembre 2006, pages 20 et 21. http://www.monde-diplomatique.fr/2006/12/BAILLY/14239 .

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23 mars 2008 7 23 /03 /mars /2008 12:45

La maitrise des notions de base de la cartographie et l'acquisition des localisations passent par une fréquentation régulière de différentes types de cartes (thèmes, échelles, projections ...).
Trois sites d'un accès facile peuvent être utilisés par les élèves.


L'histoire de la cartographie

Une introduction à l'histoire des représentations de l'univers, jusqu'aux images les plus contemporaines et aux enjeux de la cartographie dans les stratégies de pouvoir, le développement de la connaissance et l'imaginaire des hommes.

 

http://expositions.bnf.fr/cartes/index.htm



Atelier de cartographie de Scinces po

Ce site contient des cartes de géographie et d'histoire avec une possiblité d'interroger une base qui comporte une entrée "Lycées".

http://www.dessciences-po.fr/cartographie

 

Le site du mensuel Le Monde Diplomatique

Il comporte de nombreuses cartes thèmatiques sur toutes les régions du monde (notamment des pays du Sud). Il est très intéressant pour étudier des questions comme les conflits, les inégalités Nord-Sud, la mondialisation, l'environnement.

http://www.monde-diplomatique.fr/cartes/



La Documentation française

Son site comporte deux types d'entrées: par thèmes et par pays/régions.
Il contient des cartes de géographie et d'histoire.

http://www.ladocumentationfrancaise.fr/cartotheque/presentation.shtml


Atlas historique

Ce site présente des cartes en histoire mais uniquemrent pour les XIXe et XXe siècle.

http://www.atlas-historique.net/

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