Du 20 au 22 septembre, les Nations unies se
réunissent à New York pour faire le point sur les Objectifs du millénaire pour le développement. A cette occasion, plusieurs personnalités du Nord comme du Sud, lancent un appel d'urgence. La communauté internationale doit faire preuve d'innovations dans le financement du développement, jugent Philippe
Douste-Blaszy et Laurent Vigier, notamment dans la lutte contre le sida estiment Gilles Brücker et d'autres spécialistes. Ces financements sont nécessaires pour diminuer la manultrition ajoute Benoit
Miribel et vaincre le paludisme, souligne, de son côté, Michel Kazatchkine. Nous n'avons le droit ni de faiblir ni de renoncer, insistent Luc Guyau et Chantal Jouanno. Mais pour cela, il faut faire repartir la machine du profit, rappelle Robert
Zoellick, car c'est la croissance qui éradiquera la pauvreté.
20.09 | 12h34
A lire sur ce sujet
Point de vue
Pays du Sud : il est
urgent d'investir dans les personnels de santé
La désertification médicale ne cesse de progresser dans les pays les plus pauvres.
par Michel Kazatchkine, Jean-François Mattei, Marc Gentilini, Xavier Emmanuelli, Olivier Bernard, Awa-Marie
Coll-Seck, Ogobara Doumbo, Denis Mukwege… | 20.09 | 11h03
Point de vue
Oui aux financements innovants
pour le développement
Nous devons agir dès maintenant de manière collective pour que la crise économique globale ne dégénère en une
crise humanitaire et sociale globale.
par Philippe Douste-Blazy, secrétaire général adjoint des Nations unies, et Laurent Vigier, directeur
international d'un groupe financier | 20.09 | 11h30
Financer la lutte contre le VIH/sida : plus et mieux !
Sept spécialistes du sida publient une tribune pour réclamer plus de moyens pour lutter contre l'épidémie. "Il y
a urgence à remettre au cœur des priorités internationales l'engagement d'accès universel à la prévention, au traitement et à la prise en charge du VIH/sida", estiment-ils.
par Gilles Brücker, Eric Delaporte, Jean-François Delfraissy, Eric Fleutelot, Hakima Himmich, Christine Katlama,
Jean-Paul Moatti | 30.03 | 14h41
Point de vue
Faisons de la malnutrition
l'objectif zéro des OMD
Le rendez-vous de New York doit être l'occasion d'annoncer un "plan d'urgence nutrition"
par Benoit Miribel, président d'Action contre la Faim | 20.09 | 12h27
Point de vue
Le paludisme peut être
vaincu
A l'occasion de la journée internationale de lutte contre le paludisme, le 25 avril.
par Michel Kazatchkine, directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le
paludisme | 26.04 | 14h54
Point de vue
Objectifs
du millénaire : nous n'avons le droit ni de faiblir ni de renoncer
"Depuis 1990, le taux de mortalité des moins de 5 ans a baissé de 28 % dans les pays en développement".
par Luc Guyau, cofondateur de TerrEthique et Chantal Jouanno, secrétaire d'Etat à l'écologie | 21.09 |
13h27
Point de vue
C'est la croissance qui éradiquera la
pauvreté
Aider les plus vulnérables.
par Robert B. Zoellick, président de la Banque mondiale | 16.09 | 12h33
La mère et l'enfant, nouvelle priorité des Nations unies
| 23.09.10 | 16h15 • Mis à jour le 23.09.10 | 16h40
Si la communauté internationale tient cette fois-ci ses promesses, des millions de femmes des pays en
développement qui mettent au monde leurs enfants dans les pires conditions - enfants qui meurent souvent avant leurs 5 ans - peuvent avoir l'espoir de recevoir les soins et l'attention qui chez
nous sont devenus "une routine". Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon a annoncé, mercredi 22 septembre, lors de la clôture du Sommet sur les Objectifs du millénaire pour le
développement (OMD), le lancement d'une "Stratégie globale pour la santé maternelle et infantile" sur laquelle près de 40 milliards de dollars (29,9 milliards d'euros) devraient être mobilisés au
cours des cinq prochaines années. Les Etats-Unis, l'Australie, le Royaume-Uni et la Fondation Bill et Melinda Gates, les principaux donateurs, se sont fixés de faire accéder 100 millions de
femmes à des " méthodes modernes de planning familial" d'ici à 2015. Une multitude d'autres acteurs - institutions de coopération, entreprises, ONG - sont aussi impliqués dans ce
partenariat sans précédent, qualifié "d'exhaustif" par M. Ban Ki-Moon.
Vingt-six pays en développement dont dix-huit africains ont pris l'engagement d'augmenter leurs
dépenses de santé, notamment pour former du personnel médical et étendre l'accès gratuit au soin. Dans certains pays d'Afrique subsaharienne, une femme sur huit meurt en couche et le taux de
mortalité des enfants de moins de 5 ans reste en moyenne 25 fois supérieur au niveau européen
Cette initiative doit permettre de réaliser enfin des progrès sur les deux OMD qui avaient été les plus négligés
jusqu'à présent : la réduction de la mortalité infantile et la baisse de la mortalité maternelle. L'ONU espère que ce nouveau programme permettra de sauver plus de 15 millions d'enfants de moins
de 5 ans entre 2011 et 2015, d'éviter 33 millions de grossesses non désirées et d'empêcher que 740 000 femmes meurent de complications liées à la grossesse et à l'accouchement.
Cette stratégie est aussi la seule preuve d'envergure de la mobilisation affichée par tous les pays à l'occasion
du dixième anniversaire des OMD. L'engagement de réduire de moitié l'extrême pauvreté dans le monde d'ici à 2015 a été réaffirmé dans un document final qui fixe, le chemin qui reste à
parcourir.
"Impératif stratégique"
Si les pays donateurs ont été rappelés avec insistance à leurs engagements, notamment par le premier ministre
chinois Wen Jiabao qui a demandé aux pays industrialisés de porter le plus vite possible le montant de leur aide à 0,7 % de leur richesse nationale, les pays en développement ont aussi été placés
face à leurs responsabilités. En particulier par le président américain : "Il n'y a que vous qui pouvez conduire vos pays vers un avenir plus juste et plus prospère", a-t-il
insisté.
Barack Obama a choisi le Sommet sur les OMD pour exposer sa nouvelle politique d'aide au développement.
Celle-ci, qui a fait l'objet d'une directive présidentielle publiée en même temps par la Maison Blanche, est le produit d'une année d'efforts conduite par les seize agences qui interviennent dans
ce domaine. "C'est la première politique de développement jamais publiée par un président des Etats-Unis", a souligné Mike Froman, le conseiller présidentiel pour l'économie
internationale. Elle reflète la stratégie de sécurité nationale établie en mai, selon laquelle le développement est un "impératif stratégique, économique et moral" pour les Etats-Unis.
Maître mot : la sélectivité pour maximiser l'impact de l'aide. Les Etats-Unis entendent concentrer leurs actions sur les pays ou les sous-régions qui ont mis en place la gouvernance nécessaire,
et où les conditions de succès sont suffisantes. "Pour parler simplement, les Etats-Unis vont changer de méthode", a dit M. Obama dans son discours, regrettant que la politique
américaine ait été trop longtemps définie par le montant des sommes engagées et les quantités de nourriture et de médicaments. "Mais l'aide à elle seule ne signifie pas le développement,
a-t-il dit. Il faut plus que la seule aide pour libérer le changement."
Le volume de l'aide américaine ne devrait pas être affecté mais la répartition pourrait évoluer. M. Obama a
toutefois précisé que son gouvernement tiendrait les engagements pris. "Nous n'abandonnerons pas ceux qui dépendent de nous pour leur survie", a-t-il dit.
Les Nations unies se sont donné rendez-vous en 2013 pour faire un nouveau bilan sur les OMD avant l'échéance de
2015.
Laurence Caramel et Corine Lesnes
Article paru dans l'édition du 24.09.10