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31 octobre 2010 7 31 /10 /octobre /2010 18:49

cart3_europe2008.pngL'Europe et le monde

Dossier réalisé en juillet 2010

 

Introduction

Constituée de 27 pays dont plusieurs figurent en tête du palmarès économique mondial, l'Union européenne peine pourtant à s'affirmer en tant que puissance politique et militaire sur la scène internationale.

A l'heure actuelle, l'usage confond souvent Europe et Union européenne (UE) : devenue à la fois un acteur international majeur et le lieu où s'élabore l'organisation du continent et de ses marges, celle-là tend à incarner celle-ci. Par l'amorce d'une diplomatie commune et par ses premiers outils de projection civile et militaire, par sa capacité à défendre aussi ses intérêts sur le terrain, l'UE donne le sentiment d'avoir pris le chemin de la puissance, au sens traditionnel du terme. Cependant nombre d'incertitudes continuent de planer sur ses frontières ultimes, il n'y a toujours pas de défense européenne commune et les Etats membres, n'ont pas renoncé au jeu diplomatique bilatéral, au mépris de la politique communautaire.

Se situant au premier rang mondial pour la taille de son marché de consommation et le volume de ses exportations, au deuxième pour le montant total des actifs cotés sur ses marchés financiers, l'Europe est sans conteste un des centres d'impulsion majeur de la planète. Son poids économique est un formidable instrument au service de son influence. Conçue d'abord comme un projet économique, l'Union européenne est fréquemment attendue par les autres parties du monde pour les positions qu'elle adoptera sur tel ou tel sujet international. Elle a institué progressivement une coopération avec toutes les régions du monde, depuis son voisinage proche jusqu'aux contrées plus lointaines.

Mais l'Europe puissance demeure encore une notion floue, d'autant que l'écart est grand entre les ambitions affichées et les moyens mis en place. L'Union européenne a de fait une double nature. Tout en défendant ses intérêts propres sur la scène internationale, elle se présente comme une institution supranationale attachée au multilatéralisme, ainsi qu'à ses valeurs fondatrices, telles que les droits de l'homme et la démocratie. Elle prône également un certain équilibre entre l'économie de marché, la protection sociale et la défense de l'environnement. C'est « l'Europe modèle », qui s'efforce de faire prévaloir son exemple dans le monde.

 

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2 juin 2010 3 02 /06 /juin /2010 16:56

Quand l’Union européenne enferme ses voisins

Les camps d’étrangers, symbole d’une politique

 

mardi 1er juin 2010, par Olivier Clochard

 

Dans ce billet, le géographe Olivier Clochard, qui a conçu la carte de l’externalisation du contrôle des frontières européennes publiée dans le numéro de juin du Monde diplomatique, revient sur les conséquences de cette politique.

La carte des morts d’étrangers aux frontières de l’Union européenne, établie par le réseau de chercheurs Migreurop, et publiée une première fois dans le numéro de mars 2004 du Monde diplomatique, est le symbole brutal des effets de la politique migratoire des trente dernières années.

En voici une version actualisée, avec les données de la période janvier 1993-avril 2009.

morts_aux_frontieres_complete.jpg

Mourir aux portes de l’Europe (carte d’Olivier Clochard)

 

L’enfermement des indésirables n’est certes pas nouveau. Qu’on pense aux premiers camps de concentration, établis en Afrique du Sud pendant la guerre des Boers au début du XXe siècle, à l’internement des républicains espagnols en France après la victoire des troupes franquistes en Espagne à la fin des années 1930, ou encore à celui des Américains d’origine japonaise aux Etats-Unis au début des années 1940 après Pearl Harbour. Cependant, il est longtemps resté inscrit dans une logique de protection de la sécurité de l’Etat ou de surveillance de personnes présumées dangereuses. La mise en détention de ressortissants étrangers pour des motifs liés à leur seule condition de migrants ou de demandeurs d’asile est un phénomène plus récent.

En 2010, il y avait 250 camps d’étrangers dans les 27 Etats de l’Union européenne, soit près de 32 000 places. Pourtant, bien qu’il s’agisse d’une des politiques prioritaires de l’Union, il n’existe pas de données officielles publiques à l’échelle européenne. Pour réaliser cette carte, les sources d’information dont on dispose sont principalement celles des organisations non gouvernementales (ONG). Ces données sont fort lacunaires, et loin d’être homogènes. Les effectifs des personnes détenues pour des raisons liées à la législation sur l’immigration varient beaucoup d’un Etat à l’autre. En 2006, le phénomène concernait moins de 1 000 personnes en Hongrie ou Lettonie, alors qu’il y avait plus de 45 000 étrangers « retenus » en France ou en Grèce [1].

Le plus souvent, les lieux d’enfermement des migrants sont situés dans des postes de police ; parfois, dans des prisons (Allemagne, Chypre, Irlande) ; et même — dans plusieurs pays d’Europe centrale — dans de vieilles casernes de l’armée soviétique. Plus au sud, des camps insulaires apparaissent, au gré des naufrages, faits de tentes ou de bâtiments de fortune (Espagne, Grèce, Italie, Malte). Là, les conditions matérielles sont très précaires. Ailleurs, certains établissements récemment construits offrent de meilleures conditions de logement, mais leur gestion sécurisée [2] renforce leur aspect carcéral et participe de la criminalisation croissante des migrants.

Bien que les régimes administratifs et judiciaires diffèrent d’un Etat membre à l’autre, voire à l’intérieur d’un même pays, le fonctionnement de la machine à refouler les étrangers se ressemble. Partout, on constate un accroissement progressif de la durée légale de la détention administrative. En France, en 1981, la mesure de rétention ne pouvait excéder sept jours. Le délai est passé à dix jours en 1993, puis à trente-deux jours en 2003. La France reste toutefois l’un des pays où la détention est la moins longue : elle peut aller jusqu’à 8 mois en Belgique, 12 mois en Pologne, 18 mois en Allemagne. Parfois, comme à Chypre ou au Royaume-Uni, la loi ne fixe pas de limite, et des étrangers peuvent être enfermés pendant plusieurs années avant qu’il ne soit décidé de leur sort.

Depuis l’adoption, en décembre 2008, de la directive « retour » par l’Union européenne, qui en fixe la durée maximum à 18 mois, trois pays – l’Espagne, l’Italie et la Grèce – ont augmenté la durée légale de la détention des étrangers pour pouvoir mieux les expulser.

Selon les termes de cette directive, la détention des étrangers devrait rester d’un usage exceptionnel dans la procédure d’éloignement, et réservée aux cas où « il existe un risque de fuite, ou quand (l’intéressé) évite ou empêche la préparation du retour ». Les chiffres montrent que, en réalité, l’enfermement est un élément clé du dispositif. La multiplication des camps au cours des dix dernières années s’articule avec la rationalisation des modalités d’expulsion : cela se traduit notamment par leur installation à proximité de tous les grands aéroports et ports internationaux, afin de faciliter le tri dès l’arrivée et les départs par « vols groupés » (autrement dit par charter).

Nul n’est épargné : les malades, les familles avec de jeunes enfants, et plus généralement toutes les personnes dites « vulnérables » peuvent aujourd’hui être détenues, y compris, de plus en plus, les demandeurs d’asile que leur statut devrait pourtant protéger (lire l’article d’Alain Morice et Claire Rodier). Invisible, peu documenté et à peine encadré juridiquement, l’internement administratif des étrangers est tout à la fois symbolique et générateur de multiples violations des droits fondamentaux.

 

Notes

[1] Migreurop, Atlas des migrants en Europe. Géographie critique des politiques migratoires, Armand Colin, Paris, 2009, p. 67.

[2] C’est le cas du nouveau centre du Mesnil-Amelot de 280 places construit près de l’aéroport de Roissy.

 

 

Site à consulter.

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8 octobre 2009 4 08 /10 /octobre /2009 20:12

Deux semaines après la fermeture par la France de la "jungle" de Calais, refuge de 800 clandestins en chemin vers la Grande-Bretagne, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) publie un véritable réquisitoire contre les politiques antimigratoires. Présenté lundi 5 octobre, le rapport annuel du PNUD est entièrement consacré à ce thème, sous le titre explicite "Lever les barrières, migration et développement humains".

Catherine Wihtol de Wenden, directrice de recherche au Centre d'études et de recherches internationales, qui vient de publier La Globalisation humaine (PUF) après un récent Atlas mondial des migrations (éd. Autrement), estime également que les gouvernements font fausse route en privilégiant une approche sécuritaire.


Pourquoi peut-on parler de globalisation des migrations ?

Presque toutes les régions du monde sont désormais concernées soit par le départ, soit par l'accueil, soit par le transit. C'est une révolution considérable. Depuis moins de vingt ans, le monde est entré en mouvement. Mais cette période de mobilité généralisée ne traduit pas nécessairement une migration de peuplement. Beaucoup de migrants aspirent à s'installer dans la mobilité comme mode de vie. La mobilité est valorisée pour les plus qualifiés, les plus riches, mais les pauvres y aspirent aussi. Les gens n'acceptent plus la fatalité d'être nés dans un pays pauvre, mal gouverné, soumis à des aléas climatiques...


En quoi cela oblige-t-il les sociétés à évoluer ?

Ce phénomène touche au vivre ensemble, c'est-à-dire à la définition même de la citoyenneté. Les pays européens font depuis peu l'expérience de ce multiculturalisme, qui a conduit les Etats-Unis, le Canada ou l'Australie à redéfinir leur citoyenneté dans les années 1960. Le vivre ensemble est une des grandes questions du XXIe siècle : toutes les sociétés vont être concernées par la migration.

C'est vrai aussi au Sud : le Maroc, le Mexique, la Turquie sont toujours des pays de départ mais sont aussi devenus des pays d'accueil et de transit. Il y a un brouillage du statut des pays, mais aussi des catégories de migrants. Au cours de sa vie, une même personne peut être sans-papiers, travailleur qualifié, réfugié...


Pourquoi cette évolution est-elle si douloureuse en Europe ?

L'Europe a du mal à s'accepter comme continent d'immigration. Elle n'a toujours pas intégré qu'elle est devenue une région d'accueil, parce qu'elle a été longtemps une région de départ. Tout d'un coup, elle devient une terre non seulement d'immigration - elle l'a été depuis la seconde guerre mondiale -, mais de peuplement. Les immigrés deviennent constitutifs de la population des pays européens. Il y a un sentiment dans certaines franges de l'opinion que l'Europe perd son identité. L'immigration est vécue de façon défensive, d'où la crispation sur le contrôle des frontières, les clandestins, etc.


Pourtant, le PNUD affirme que la migration profite aux Etats...

Oui, c'est ce que toutes les études montrent. Mais les pays ne sont gagnants qu'à condition que les migrants aient un statut, qu'ils payent des cotisations sociales, consomment, envoient de l'argent à leurs proches... et non qu'ils se cachent toute la journée. Or actuellement, dans la plupart des pays développés, les moins qualifiés, ceux qui ont les métiers les plus pénibles, sont des sans-papiers.

Il est urgent de développer un statut du migrant. Cela manque terriblement dans le monde d'aujourd'hui. Les mobilités ne sont pas accompagnées, elles sont entravées. En matière de santé, d'environnement, les gouvernements écoutent l'avis des spécialistes. Les migrations sont le seul domaine où les Etats font systématiquement le contraire de ce que préconisent tous les experts !


Un droit universel à la mobilité est-il possible ?

Cela progresse. C'est une diplomatie parallèle, menée par les Nations unies à travers le forum mondial sur la migration et le développement, qui se réunira pour la troisième fois à Athènes en novembre. On met autour de la table les pays d'accueil, jusqu'ici seuls décideurs des politiques migratoires, mais aussi les pays de départ, le patronat, les syndicats, les ONG... La convention des Nations unies sur les droits des travailleurs migrants n'a été signée que par quarante Etats, tous du tiers-monde. Les pays d'accueil ont beaucoup de mal à accepter qu'un socle commun s'impose à eux, comme en matière de climat.

N'est-ce pas parce que ce droit à la mobilité remet en cause le modèle de l'Etat nation ?

Si, tout à fait. Le grand perdant de cette mobilité, c'est l'Etat, dans sa tentative d'imposer sa souveraineté sur le contrôle des frontières, sur la définition de l'identité nationale. Les gouvernements résistent très fortement, confortés par leurs opinions publiques les plus conservatrices. Dans le durcissement récent des politiques migratoires, il y a l'effet de la crise économique, bien sûr, mais aussi le fait qu'on considère les migrations d'abord comme une question sécuritaire. On criminalise la migration, au détriment de l'approche économique et sociale qui prévalait auparavant.

 

Propos recueillis par Grégoire Allix

Article paru dans l'édition du 06.10.09.

LE MONDE | 05.10.09 | 16h00  •  Mis à jour le 05.10.09 | 17h24


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5 octobre 2009 1 05 /10 /octobre /2009 11:57

Eurostat publie l'édition 2009 de son annuaire régional

. En un peu moins de 200 pages, l'annuaire donne les statistiques et les cartes de base sur la population, le PIB, la production agricole, l'emploi etc. Eurostat se penche aussi sur l'accès à Internet : si en moyenne 60% des ménages ont un accès à Internet, et 49% la large bande, les taux varient entre un cœur de l'Europe (Scandinavie, Allemagne, Benelux, Royaume-Uni) bien relié à la toile et des marges ouest et est. Un chapitre est dédié à l'éducation. Là aussi de fortes différences. Si la France fait partie de l'Europe qui scolarise les enfants tôt, elle a des taux de scolarisation en lycée ou dans l'enseignement supérieur plutôt faibles et fait partie des déserts en ce qui concerne la formation tout au long de la vie.

Consulter l'annuaire statistique. 

 

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8 mai 2009 5 08 /05 /mai /2009 10:56
     
Ce sont les plus grandes élections transnationales jamais organisées... Du 4 au 7 juin prochain, 375 millions d'électeurs sont appelés à élire 736 députés européens, représentant plus de 500 millions d'habitants dans les 27 États membres de l'Union.

Sur le site de France Cutlure,
une série de cartes et de graphiques et une animation afin de comprendre le fonctionnnement du Parlement européen et son mode d'élection.





     
               
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