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23 mars 2008 7 23 /03 /mars /2008 17:02

Sujet : La disparition du bloc soviétique et ses conséquences à l'échelle du continent européen depuis 1989

 

 

Liste des documents :

Document 1 : R. Dahrendorf, « La politique soviétique en Europe de l’Est en 1989 », Le Monde, 10 mars 1990.

Document 2 : Le traité de l’unification allemande, 12 septembre 1990.

Document 3 : Carte, L’élargissement de l’Union européenne.

Document 4 : Les accords de Dayton (1995) et la Bosnie, Le Monde diplomatique, janvier 1999.

Document 5 : Br. Geremek, « Les nouveaux adhérents de l’Union européenne en 2004 », Le Monde, 30 janvier 2004.

 

Première partie :

Le candidat analysera l'ensemble documentaire en répondant aux questions suivantes :

 

1. Quels sont les changements de la politique internationale soviétique et des autres grandes puissances qui ont permis la disparition du bloc soviétique (documents 1 et 2) ?

2. Montrez, à l’aide des documents 1, 2 et 3, quelles sont les principales modifications frontalières et politiques touchant l’Europe centrale et orientale intervenues depuis 1989.

3. Quels changements introduit cette situation nouvelle sur les territoires yougoslaves ? Que révèle-t-elle sur l’Union européenne ?

4. Quelles sont les grandes orientations politiques et économiques prises par les États d’Europe centrale depuis 1989 ? Quelles conséquences cela entraîne-t-il pour eux ?

 

Deuxième partie :

À l'aide des réponses aux questions, des informations extraites des documents et de ses  connaissances personnelles, le candidat rédigera une réponse organisée au sujet :

« La disparition du bloc soviétique et ses conséquences à l'échelle du continent européen depuis 1989 »

 

 

Document 1 : « La politique soviétique en Europe de l’Est en 1989 »

À l’issue de 1989, année mémorable, […] il semblerait que l’initiative la plus lourde de conséquences prise par le Grand Initiateur, Mikhaïl Gorbatchev, ne soit ni la glasnost ni la perestroïka, ni aucune autre de ses décisions à l’intérieur de l’URSS, mais la « doctrine Sinatra (1) » (ainsi que l’a surnommée, avec une certaine désinvolture, son toujours alerte porte-parole Guerassimov). « Je l’ai fait à ma façon, qu’ils fassent à la leur ! » L’assurance que l’Union soviétique n’enverrait plus de troupes en Europe de l’Est pour faire respecter son autorité aurait certes modifié le paysage politique et militaire du continent européen, mais l’encouragement formel à choisir leur propre voie prodigué à ces pays a réussi bien plus : il les a libérés. Ce faisant, il a révélé, en l’espace de dix mois – et pour l’essentiel en moins de six semaines, la brèche du mur de Berlin et la chute de Ceausescu –, que, dans les pays de l’Est et du Sud-Est européens, le communisme n’était guère qu’un mince placage dont on ne voulait plus.

Ralf Dahrendorf, Le Monde, 10 mars 1990.

1. Allusion à la chanson de Frank Sinatra, « My Way ».

Document 1

 

Document 2 : Le traité de l’unification allemande, 12 septembre 1990.

La République fédérale d’Allemagne, la République démocratique allemande, les États-Unis d’Amérique, la République française, le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord et l’Union des Républiques socialistes soviétiques, […]

Sont convenus de ce qui suit :

Article premier

1. L’Allemagne unie comprendra le territoire de la République fédérale d’Allemagne, de la République démocratique allemande et de l’ensemble de Berlin. […]

2. L’Allemagne unie et la république de Pologne confirmeront la frontière existante entre elles par un traité ayant force obligatoire en vertu du droit international. […]

Article 7

1. Les États-Unis d’Amérique, la République française, le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord et l’Union des Républiques socialistes soviétiques mettent fin par le présent traité à leurs droits et responsabilités relatifs à Berlin et à l’Allemagne dans son ensemble. En conséquence, il est mis fin aux accords, décisions et pratiques quadripartites correspondants qui s’y rattachent, et toutes les institutions des Quatre Puissances y afférentes sont dissoutes.

2. L’Allemagne unie jouira, en conséquence, de la pleine souveraineté sur ses affaires intérieures.

Traité portant règlement définitif concernant l’Allemagne, Moscou, 12 septembre 1990.

Document 3 : L’élargissement de l’Union européenne

 

Sans-titre.JPG 

 

Document 4 : Les accords de Dayton (1995) et la Bosnie

L’accord de Dayton est fondé sur une contradiction fondamentale. Il consacre, en effet, l’intégrité territoriale de la Bosnie tout en la partageant en deux entités ethniques distinctes : la Fédération croato-musulmane (51 % du territoire) et la République serbe de Bosnie (49 %). Les résultats du nettoyage ethnique sont, de fait, entérinés et la logique de partition est renforcée par l’établissement d’une ligne de démarcation entre les deux entités. Les accords de Dayton se traduisent également par la mise sous tutelle internationale de l’État bosniaque et la mise à l’écart de l’ONU au profit de l’OTAN dont les troupes s’installent dans la région.

Le Monde diplomatique, janvier 1999.

 

 

Document 5 : Br. Geremek, « Les nouveaux adhérents de l’Union européenne en 2004 »

Les élargissements précédents se faisaient lentement et avec précaution […].

Cette fois-ci, la décision concerne dix pays, presque tous ayant derrière eux un demi-siècle d’appartenance à l’« autre Europe », de soumission contre la volonté de leurs peuples au diktat de Moscou et au régime communiste. L’élargissement de 2004 n’est pas comme les autres : il est le résultat de la chute du mur de Berlin, de la fin de la guerre froide et du dépassement de la division de l’Allemagne. […] C’est à l’horizon de l’élargissement 2004 que se dessine l’unification de l’Europe par la rencontre entre l’Ouest et l’Est. L’acquis communautaire a été absorbé par les pays candidats grâce à leur énorme effort, les critères établis en 1993 à Copenhague en ce qui concerne les standards de la démocratie et le respect des droits de l’homme ont été remplis entièrement. Il reste que le niveau de prospérité matérielle (mesuré en produit intérieur brut par habitant) du groupe des dix nouveaux membres ne représente que quelque 40 % du niveau de prospérité moyenne de l’UE de 15 pays. Il faut considérer la nécessité de rattrapage de l’Ouest par l’Est de l’Europe comme un des plus formidables défis de l’histoire moderne de notre continent. […] La sagesse des pères fondateurs de l’Union ne laissait pas de doute : la finalité de l’intégration européenne est la paix dans la liberté et la stabilité. Or la persistance des grandes différences aux niveaux économique et matériel des différents pays membres pourrait générer des déséquilibres et des conflits qui contrediraient cette finalité.

L’élargissement de 2004 peut créer des chances réelles pour l’unification européenne seulement si les nouveaux pays sont capables d’obtenir pour les dix années à venir un taux de croissance économique double de la moyenne de l’UE.

Bronisław Geremek, Le Monde, 30 janvier 2004.

 

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