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22 février 2010 1 22 /02 /février /2010 10:52

google_logo_5.jpgChine : vers un grand schisme de l'Internet ?

InternetActu | 19.02.10 | 17h25  •  Mis à jour le 19.02.10 | 17h45

Depuis le 1er septembre 2006, le serveur de noms de domaines [DNS, qui fait le lien entre les adresses IP numériques des ordinateurs connectés à Internet et les adresses des sites écrites en lettres] chinois ne passe plus par l’
Icann, l’organisme international qui gère les noms de domaines (les adresses de sites) de l’Internet. C'est ce que rappelait récemment la société européenne de l’Internet : "Depuis le 1er mars 2006, la Chine applique une réforme de son système de gestion des DNS. L’objectif officiel déclaré est de permettre aux Chinois d’accéder à Internet en composant les adresses de sites avec des idéogrammes, une solution confortable pour les internautes de l’empire du Milieu… [Tout donne à penser] que la Chine a décidé de lancer un nouveau suffixe national pour s’affranchir définitivement de la gestion des noms de domaine Internet par l’Icann et, plus avant, de l’emprise du gouvernement américain. Ce schisme fut accompagné par un passage massif à la version IPv6 d’Internet, et ce dans un temps record de six mois."

BOUCLIER DORÉ
La Chine a donc mis en place un nouveau système de gestion de noms de domaines ou plutôt un deuxième étage, comme l’explique l’informaticien Laurent Bloch. "Un premier niveau accepte les noms de domaines en idéogrammes, mais qui sont modifiés par rapport aux noms de domaines internationaux pour ne donner accès qu’aux sites installés sur le territoire chinois. Ainsi, pour les adresses de sites se terminant en '.com.cn' ou en '.net.cn', le suffixe '.cn' n’apparaît plus à la fin dans la fenêtre du navigateur. En tapant son adresse, l’internaute chinois arrive donc en réalité sur une version chinoise du site en question, préalablement aspiré, vérifié et remis en ligne par les autorités. Le résultat est que tout internaute chinois utilisant les idéogrammes est cantonné sur ce sous-réseau, déconnecté de la Toile et directement contrôlé par Pékin.

Quant à la navigation sur les sites étrangers justiciables du DNS en caractères latins (plus précisément LDH, letters, digits, hyphen), elle est réservée aux personnels autorisés, accrédités… et surveillés. Le système de censure fonctionne aussi en sens inverse : un site chinois qui veut être atteignable de l’étranger doit en obtenir l’autorisation, afin que son nom soit publié dans le DNS (en caractères latins) visible de l’extérieur, 'chaque page marquée d’un lien menant au site du ministère de l’intérieur, où l’on peut télécharger un certificat'. L’ensemble du dispositif répond au beau nom de Bouclier doré."

Ce n’est pas seulement d’un grand pare-feu chinois permettant la censure et le contrôle de l’Internet dont l’actualité s’est souvent fait l’écho dont il est question ici, mais de la mise en place d’un nouveau système de noms de domaines. Le DNS chinois ne passe plus par les serveurs-racines ondoyés par l’Icann, et la nouvelle structure leur a permis de créer autant d’extensions qu’ils le souhaitaient. L’objectif est le même – isoler la Chine –, mais la méthode est radicalement différente et a des conséquences sur l’architecture de l’Internet.

Jusqu’à présent, il s’agissait de mettre un pare-feu entre la Chine et le reste du monde pour bloquer les sites non acceptés. Mais avec cette nouvelle architecture, il s’agit de faire en sorte que ceux qui utilisent un navigateur avec des caractères chinois ne puissent utiliser qu’une partie contrôlée des sites internationaux, et que ceux qui utilisent un navigateur classique ne puissent pas accéder à l’autre partie. On a donc l’équivalent de deux systèmes de noms de domaines dont une large partie est inaccessible à l’autre. L’Internet chinois n’est plus une espèce d’intranet protégé de l’Internet (comme on a en a pour beaucoup de sociétés), mais comporte bien deux réseaux Internet distincts, avec deux systèmes de noms de domaines pointant vers des sites différents en fonction de l'alphabet utilisé pour y accéder.

UNE POSSIBLE DISLOCATION DU RÉSEAU

Reste à savoir, comme nous l’explique Jean-Michel Cornu, directeur scientifique de la FING, si les sites chinois restent accessibles par leurs adresses IPv6 (en chiffres) plutôt que par leur DNS – pour ceux qui ne sont pas bloqués par le pare-feu chinois. Et si, en Chine, les sites internationaux non modifiés par les autorités sont accessibles par leur numéro IPv4 ou IPv6. "Ce qui semble sûr, c’est que cette création d’un serveur de noms de domaines alternatif ouvre la porte à beaucoup d’autres DNS alternatifs, qui ne seront contrôlés ni par les Américains, ni par les Chinois." Reste à savoir si on a un réel schisme de l’Internet (une complète incompatibilité, même en passant par les adresses IP en chiffres, ce qui semble probable) ou pas.

Comme le dit encore Laurent Bloch, "politiquement, la signification de cette sécession peut se comparer à celle des schismes qui ont rythmé l’histoire du christianisme. Nul doute que la technologie chinoise, qui aux parfums enivrants de l’indépendance associe les avantages pratiques de la censure et de la surveillance, aura des succès auprès de la Russie, de l’Iran et d’autres pays qui utilisent une écriture différente de l’alphabet latin.

Mais cette situation, et ses développements prévisibles, posent un problème grave : l’unité actuelle de l’Internet est l’axe autour duquel s’est réorganisée l’économie mondiale, et aussi en partie la culture mondiale ; quelles seront les conséquences de sa partition ? La décision chinoise montre que si tout le monde se félicitait de cette unité tant que l’on en restait aux aspects commerciaux, son aspect culturel n’était pas considéré comme supportable par certains acteurs.”

En tout cas, cet éclairage donne une autre tournure à l’affaire qui oppose Google et la Chine depuis quelques semaines (voir les analyses de Fabrice Epelboin pour le ReadWriteWeb, Brice Pedroletti pour Le Monde, Camille Gévaudan sur Ecrans.fr…). Contrairement à ce qu’avancent quelques commentateurs respectés comme Ethan Zuckerman ou Rebecca MacKinnon, le subit revirement de Google et du gouvernement américain en faveur de la liberté d’accès à l’Internet (qui devient brusquement une politique étrangère prioritaire : voir le compte-rendu d’Ecrans.fr) pourrait bien masquer un bras de fer plus subtil pour éviter la possible dislocation du réseau des réseaux en une multitude de réseaux incompatibles entre eux… Et cette perspective là gênerait à la fois l’offre commerciale comme les grandes oreilles de Google et des Etats-Unis.

Hubert Guillaud


 

Deux universités chinoises seraient derrière les attaques contre Google

LEMONDE.FR avec AFP | 19.02.10 | 07h39  •  Mis à jour le 19.02.10 | 08h52


La main de Pékin serait derrière la série d'attaques informatiques massives contre Google et plusieurs autres sociétés ciblant des militants des droits de l'homme, affirme le New York Times.
Citant des sources anonymes "impliquées dans l'enquête", le New York Times explique que la traque est remontée jusqu'à une université chinoise réputée pour sa branche informatique, Shanghaï Jiaotong, et à l'établissement professionnel Lanxiang, qui forme certains informaticiens pour l'armée.

L'affaire, qui empoisonne les relations sino-américaines, a poussé Google à menacer de cesser ses opérations en Chine. Les attaques ont ciblé le code source du groupe américain et les comptes de messagerie Gmail de militants des droits de l'homme chinois dans le monde. Au moment où il avait rendu publique ces attaques, Google avait précisé les avoir détectées en décembre. Le New York Times indique que l'origine des attaques, "destinées à voler des secrets comerciaux et des codes informatiques ainsi qu'à récupérer les adresses Internet de militants des droits de l'homme chinois, ont peut-être commencé dès avril".

Google travaille en coopération avec les agences américaines de renseignement pour retrouver l'origine des attaques, qui ont été décrites comme de l'espionnage de haut niveau. Le groupe Internet continue de filtrer les recherches selon la loi chinoise en même temps qu'il tente de négocier un compromis avec des dirigeants du pays.


 

Le cofondateur de Google assure qu'il ne reculera pas sur la censure en Chine

LEMONDE.FR avec AFP | 11.02.10 | 14h52  •  Mis à jour le 11.02.10 | 16h24

Le cofondateur de Google Sergey Brin a
assuré jeudi que le géant américain de l'Internet était "fermement décidé" à défendre un Internet libre, en particulier en Chine. "Notre position est claire (...). Google est fermement décidé à défendre la libre circulation de l'information et des idées, non seulement en Chine, mais dans tous les pays", a déclaré M. Brin au quotidien italien La Repubblica.

"La situation chinoise nous inquiète particulièrement. Depuis les Jeux olympiques [de Pékin], la censure s'est nettement aggravée. Des produits comme You Tube ou Google Docs sont encore bloqués, et la quantité d'informations censurées augmente de jour en jour", a-t-il ajouté. "Au cours des deux-trois années précédentes, des progrès avaient été enregistrés sur ce front en Chine, mais les récentes attaques et les positions des autorités chinoises les ont annulés, créant une situation dans laquelle il est très difficile d'opérer", a poursuivi M. Brin.

Google a dénoncé à la mi-janvier des attaques informatiques massives venues de Chine et menacé de se retirer du pays. L'affaire a donné lieu à une joute diplomatique entre Washington et Pékin, qui nie toute responsabilité dans les attaques informatiques.

BLOCAGE DE GMAIL EN IRAN

Par ailleurs, le gouvernement iranien a annoncé ce mercredi qu'il commençait à mettre en place un blocage de Gmail, le système de courriels de Google. La mesure est, selon Téhéran, destinée à "encourager le développement de technologies Internet dans le pays et à accroître la confiance entre la population et le gouvernement". Ce blocage est intervenu à la veille des commémorations sous très haute surveillance du 31e anniversaire de la révolution islamique, pour lesquelles le gouvernement iranien, craignant des manifestations, a déployé d'importants moyens policiers.

Le département d'Etat américain, qui a apporté son soutien à Google en Chine, a estimé que "le gouvernement [avait] l'air décidé à empêcher ses citoyens d'accéder à l'information, de pouvoir s'exprimer librement, de se connecter et d'échanger les idées", mais que "les murs virtuels ne marcheront pas au XXIe siècle, pas plus que les murs physiques n'ont marché au XXe siècle".


 

LEMONDE.FR avec Reuters | 04.02.10 | 10h39


Google achève de négocier un accord qui lui permettrait d'obtenir l'aide de la National Security Agency (NSA), agence de veille électronique la plus puissante du monde, dans son enquête sur une vaste opération de piratage qui pourrait avoir été lancée de Chine, rapporte mercredi le

Washington Post. Google et la NSA n'ont pas commenté l'information, affirme le quotidien américain, qui écrit que l'accord ne signifie pas que la NSA va scruter les requêtes des internautes ni le contenu de leurs mails.
L'enquête en question a pour objectif d'assurer une meilleure protection du propriétaire du moteur de recherche et de ses utilisateurs, précise le quotidien, qui cite des sources au fait des négociations.
Un accord avec la NSA permettrait aux deux parties d'échanger des informations sensibles sans enfreindre les engagements de Google vis-à-vis de ses usagers ni la législation, souligne-t-on de mêmes sources. La compagnie américaine a annoncé le 12 janvier avoir fait l'objet d'une vaste opération de piratage informatique à la mi-décembre et a menacé de quitter la Chine.



Les entreprises américaines invitées à défier la censure chinoise


 
Chine : nouvelle vague de cyberattaques contre des défenseurs des droits de  l'homme
LEMONDE.FR avec AFP | 25.01.10 | 17h33

Les sites Internet d'au moins cinq organisations chinoises de défense des droits de l'homme et groupes dissidents ont été visés samedi par des attaques informatiques ces derniers jours,
selon Chinese Human Rights Defenders (CHRD), un réseau de militants des droits de l'homme basés en Chine et à l'étranger. Les attaques ont débuté samedi après-midi et se sont poursuivies pendant environ quatorze heures.
Parmi les groupes qui ont signalé des cyberattaques figurent les sites d'information spécialisés dans les droits de l'homme Canyu, Rights and Livelihood Watch, New Century News, ainsi qu'un groupe d'écrivains, l'Independent Chinese Pen. L'attaque, de type déni de service distribué (DDOS), a bombardé les sites de ces organisations de requêtes inutiles, bloquant l'accès aux pages pour les autres visiteurs.
Selon l'hébergeur de CHRD, leur site Internet a reçu au cœur de l'attaque jusqu'à 2 gigaoctets par seconde. D'après l'organisation, des logiciels espions avaient également été installés sur leurs ordinateurs les semaines précédentes.
L'annonce de ces attaques survient en plein conflit entre Pékin et le moteur de recherches américain Google, qui a menacé de quitter la Chine en dénonçant des attaques informatiques massives venues de ce pays.

La Chine va progressivement renoncer à censurer l'Internet mais cela prendra du temps, a estimé mercredi à Davos Tim Berners-Lee, l'un des inventeurs de l'Internet. Interrogé sur le conflit qui oppose le moteur de recherche Google et les autorités chinoises, M. Berners-Lee a estimé que Pékin progressera avec prudence vers une plus grande ouverture à l'Internet.
"Cette ouverture s'accroît régulièrement. Chaque fois que vous ouvrez un peu plus, le génie sort de la bouteille et il est très difficile de le remettre dedans." Google a déclenché une vive polémique il y a deux semaines en dénonçant des attaques informatiques massives venues de Chine et la censure dans ce pays, menaçant d'y cesser toute opération.
"Un gouvernement qui a l'habitude d'une société sous-informée mettra du temps à s'adapter à une situation où les citoyens sont informés", a ajouté le chercheur, qui a travaillé ces derniers mois avec le gouvernement britannique pour mettre en place le site
data.gov.uk, qui publie des documents et études réalisées par l'Etat. "Nous devons faire tout notre possible pour aider un gouvernement qui censure l'Internet à évoluer vers plus d'ouverture", a-t-il affirmé.



Pour Tim Berners-Lee, la Chine va progressivement cesser de censure le web
LEMONDE.FR avec AFP | 27.01.10 | 16h45

LEMONDE.FR avec AFP | 03.02.10 | 12h27  •  Mis à jour le 03.02.10 | 12h27

Les multinationales du secteur des communications ont été appelées mardi à faire la lumière sur leur comportement en matière de droits de l'homme en Chine par un sénateur américain, qui s'inquiète des risques de collaboration en raison de la censure imposée par Pékin.
Dans
une lettre adressée à ces sociétés, dont Apple, Facebook, IBM, Nokia et Twitter, le sénateur démocrate Dick Durbin donne en exemple le géant de l'Internet Google, qui a menacé de se retirer de Chine à la suite d'attaques informatiques dont il dit avoir fait l'objet. Google, qui a demandé des explications à Pékin, soupçonne le gouvernement chinois d'avoir cautionné le piratage de plusieurs boîtes e-mail de militants des droits de l'homme.
Dick Durbin n'est pas un sénateur comme les autres. Président de la sous-commission des droits de l'homme, il est élu de l'Illinois, comme Barack Obama, et est le "Party Whip" - le numéro 2 du parti démocrate - au Sénat.
"Je félicite Google d'être arrivé à la conclusion que coopérer avec 'la grande muraille informatique' n'est pas conforme à sa responsabilité en matière de droits de l'homme", a estimé M. Durbin, qui prévoit de réunir dans le courant février une audience au Congrès sur la liberté d'Internet dans le monde. Dans sa missive, le sénateur demande aux entreprises concernées de décrire les mesures qu'elles prennent "pour faire en sorte que [leurs] produits ou services ne permettent pas au gouvernement chinois de violer les droits de l'homme".
Ces sociétés sont appelées en outre à détailler leurs "plans pour défendre les droits de l'homme en Chine, en particulier la liberté d'expression et la protection de la vie privée". Twitter
a annoncé la semaine dernière travailler à des moyens techniques de contourner les filtrages et blocages. Google engage la NSA pour lutter contre les attaques informatiques
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